“Cher Frédéric Beidbeger ,
Je vous écris suite à l’écoute des conversations que vous avez eues avec Rachel Kosk ce matin dans le cadre des “Conversations chez Laperouse”. J’ai beaucoup de choses à vous dire ! Cela fait maintenant plus de vingt ans que je lis vos romans et que je vous suis de très près, car j’ai énormément aimé plusieurs de vos œuvres : Windows on the World, L’Égoïste romantique, qui m’a beaucoup fait rire, 99 Francs, bien sûr, mais surtout Au secours, pardon, que j’ai trouvé absolument fabuleux. Le dernier que j’ai lu, L’homme qui pleure de rire, m’a également beaucoup touchée, tout comme Confessions d’un hétérosexuel légèrement dépassé.
Depuis mon retour à Paris, j’ai aussi suivi vos Conversations radiophoniques et certaines m’ont semblé absolument délicieuses. Je suis très heureuse que vous ayez décidé de continuer ces échanges et d’inaugurer vos podcasts avec Amélie Nothomb, dont j’apprécie également beaucoup la production littéraire et la personnalité, à la fois drôle et profonde.
Ce matin, j’écoutais donc votre entretien avec Rachel Cusk, une écrivaine que j’admire également. J’ai beaucoup aimé Arlington Park que je trouve fantastique. Je me souviens encore de ce passage où l’on est au sommet de l’Everest, tout en étant dans la cuisine ; pour moi, ce moment incarne le summum de l’existence et de la littérature. Je souhaitais également vous faire part d’une petite remarque : lorsque vous avez abordé l’ouvrage Parade, vous avez mentionné plusieurs sens de ce mot, mais il me semble que vous avez oublié la notion de parade amoureuse, celle de la séduction masculine. J’ai trouvé surprenant que vous soyez passé à côté de cet autre sens du terme, alors je le laisse ici à votre réflexion.
Enfin, que vous dire d’autre ? Continuez ! Vous avez peut-être deviné que je suis une femme, ce qui est rendu évident par l’accord en français, mais cela m’amuse de le préciser. En réalité, c’est par pure paresse que je vous écris via ChatGPT, en application mobile qui transcrit et transforme l’ oral
Quant au sujet de la biologie, je pense que nous aurions tant de choses à en dire. Mais il me semble que ni la biologie ni l’opposition à la biologie ne nous renseigne entièrement : personne ne nous fera croire que le ciel est rouge plutôt que bleu, de la même manière que personne ne niera le lien entre les femmes et la maternité. Cependant, il nous plaît parfois d’imaginer un ciel rouge, et c’est là le privilège des écrivains : tordre le réel sans se soumettre aux vérités proclamées . Heureusement que nous avons cette liberté, cet élan imaginaire, pour entrer joyeusement en contradiction avec la biologie ! À mon sens, le travail d’écrivain vous libère de ces considérations, car chacun est libre de penser ce qu’il veut de la biologie. Peut-être que, dans ces idées contradictoires et parfois fantasques, résident l’art de la conversation, du dialogue, et qui sait, peut-être aussi l’amour et l’amitié.
Je vous souhaite un bon dimanche.”
nickie22 via Apple Podcasts ·
France ·
11/03/24