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Info environnement, musiques du monde, ambiance Nature

La nuit porte Conseil • Fréquence Terre - La Radio Nature La nuit porte Conseil • Fréquence Terre - La Radio Nature

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Info environnement, musiques du monde, ambiance Nature

    Un secret de lumière

    Un secret de lumière

    Je comprends mieux L’Étranger d’Albert Camus et son incomparable ambiance algéroise, après avoir lu Le premier homme du même auteur, quand il y décrit par le détail sa jeunesse.

    Une enfance dont il n’a jamais guéri, un secret de lumière, la pauvreté lumineuse qui l’aida à vivre et à tout vaincre.

    Il y décrit sa mère : « …une vie qui, à force d’être privée d’espoir, devenait aussi une vie sans ressentiment d’aucune sorte, ignorante, obstinée, résignée enfin à toutes les souffrances, les siennes comme celles des autres… »

    Il dit qu’elle avait la mémoire « enténébrée » et il précisa que « la mémoire des pauvres est moins nourrie que celle des riches, elle a moins de repères dans l’espace… »

    Mais, il ajouta que : « Bien sûr, il y a la mémoire du cœur dont on dit qu’elle est la plus sûre, mais le cœur s’use à la peine et au travail… »

    Albert Camus jeune, ce fut une place de gardien de but dans l’équipe de l’école, des travaux d’été dans une chaleur écrasante en lieu et place de vacances car il fallait subvenir aux frais ménagers, une brillante scolarité et l’amour de la littérature découverte à la lueur de la chandelle, un père inconnu, car tué lors de la Première Guerre mondiale, une grand-mère despote et frappeuse, des vêtements rapiécés, Belcourt, un quartier populaire sans commodités, des potes français, des potes arabes,…

    Tout cela forgea le caractère du futur Prix Nobel de Littérature et dans ce livre touchant, j’ai relevé quelques phrases qui font davantage comprendre son engagement humaniste   :

     

    «  La prodigalité est toujours plus facile dans le dénuement. Rares sont ceux qui continuent d’être prodigues après en avoir acquis les moyens. Ceux-là sont les rois de la vie, qu’il faut saluer bas. »

    « La misère est une forteresse sans pont-levis. »

    « La règle constante du cœur humain veut que la punition des uns est ressentie comme une jouissance par les autres. »

    « Ce qui punit les uns fait jouir les autres. »

    « On est fait pour s’entendre. Aussi bêtes et brutes que nous, mais le même sang d’homme. On va encore un peu se tuer, se couper les couilles et se torturer un brin. Et puis on recommencera à vivre entre hommes… »

    « Le berger Kabyle qui, sur sa montagne pelée et rongée par le soleil, regarde passer les cigognes en rêvant à ce Nord d’où elles arrivent après un long voyage peut rêver tout le jour, il revient le soir au plateau de  lentisques, à la famille à longues robes, et au gourbi de la misère où il a poussé ses racines. »

    « On honore les hommes qui ont fait de grandes choses. Mais on devrait faire plus encore pour certains qui, malgré ce qu’ils étaient, ont su se retenir de commettre les plus grands forfaits. »

    « Finalement, il n’y a que le mystère de la pauvreté qui fait les êtres sans nom et sans passé. »



     

    Musique : Michaël Mathy

    Photo : Larbi Adouane

    • 3 min
    Reportage : La liberté d’expression, c’est fini ?! (Partenariat avec POUR)

    Reportage : La liberté d’expression, c’est fini ?! (Partenariat avec POUR)

    « La liberté d’expression, c’est fini ?! », cette phrase ponctuée d’un point d’interrogation et d’un point d’exclamation est lancée par des laïcs engagés qui se penchent avec acuité sur cette approche aussi urgente que délicate, tant les susceptibilités sont exacerbées. Sans parler des menaces qui se font de plus en plus pressantes sur les humanistes.

    Ainsi, le Centre d’Action Laïque de la Capitale de l’Europe l’a saisie par des articles, conférences et une exposition (jusqu’au 14/2/2020) que Fréquence Terre, en partenariat avec POUR, ne pouvait ignorer afin d’informer un maximum de citoyens sur cette problématique d’une actualité plus que sensible, donc.

    Depuis un mois, on rappelle l’affaire des caricatures, du procès et des attentats contre Charlie Hebdo qui, le 7 janvier 2015, firent douze victimes, dont huit membres de la rédaction. On rappelle aussi qu’une semaine plus tard on lisait en couverture de l’hebdo « Tout est pardonné » et le slogan « Je suis Charlie ».

    À l’expo, sous cette couverture mythique, on lit que cet attentat fut une « véritable déflagration dans l’opinion publique ».

    Certes, mais depuis lors, qu’est devenue la liberté d’expression pour laquelle trop de gens périssent ou subissent des représailles insoutenables ?

    À cette même exposition, une explication à une couverture de Charlie Hebdo attire l’attention : « Le débat a toujours été un exercice périlleux. Mais de plus en plus, on tend à vouloir freiner toute possibilité de discussion en censurant plutôt qu’en argumentant », selon le chroniqueur Guillaume Erner, qui rallia la rédaction de Charlie Hebdo après l’attentat.

    N’empêche, sous mes yeux défilent le portrait des victimes de 2015 et  trente-cinq couvertures emblématiques de l’esprit Charlie et, force est de constater que la liberté d’expression, si elle est plus que jamais en grand danger, n’est pas tout à fait morte.

    Ainsi, au sujet de Greta Thunberg, sous les titre « Ces autistes qui dirigent le monde » et sous-titre « Leurs réseaux, leur financement, leurs tutos beauté », il est bien expliqué qu’il s’agit d’une satire des attaques violentes proférées à l’encontre de la jeune activiste suédoise et que Charlie Hebdo « exploita le lexique complotiste » en rappelant que le magazine avait toujours été un journal écolo.

    D’autres numéros de Charlie Hebdo, de notre partenaire POUR dont, rappelons-le, le slogan immuable depuis les années 80 est « Écrire la liberté », d’Espace de libertés, le mensuel du Centre d’Action Laïque, de Fakir, du Canard Enchaîné, du magazine ML (Morale Laïque), de Fréquence Terre, bien entendu,… prouvent que la liberté d’expression est un inestimable trésor à chérir sur le principe majeur que «  la laïcité est la liberté d’esprit », selon Marika Bret, membre de l’équipe de Charlie Hebdo qui, à Espace de libertés, déclare encore que « la laïcité est notre pivot commun, notre pilier de vivre ensemble ».

    Il reste à ces médias libres et indépendants à essaimer davantage et inlassablement face à l’inertie et à l’indifférence de trop de politiciens et, par corollaire, de citoyens.

    Musique : Michaël Mathy.

    • 3 min
    Santé des hommes, santé du monde  

    Santé des hommes, santé du monde  

    Les plus anciens auditeurs se souviennent peut-être d’une chanson assez rigolote d’Alain Souchon, dont le refrain était « On est foutu, on mange trop ». C’était en 1978. Quarante-deux ans plus tard, on rigole nettement moins face aux dégâts de la malbouffe ajoutés à ceux d’un changement climatique dévastateur, face, aussi, à une montée de plus en plus inquiétante de l’intolérance, à une menace accentuée de conflit mondial au nom du pétrodollar, du rouble, du yuan…

    Alors, la lecture de Ce que les peuples racines ont à nous dire avec en sous-titre De la santé des hommes et de la santé du monde de Frederika Van Ingen aux Éditions Les Liens qui Libèrent, est plus qu’une bouffée d’oxygène dans une Société qui étouffe de son indécence, de sa suffisance et de son mépris à l’égard de la Nature et à tous ceux qui la défendent et la respectent, c’est un réquisitoire à partir de l’exemple que nous donnent les peuples racines pour qui « la santé est d’abord synonyme d’équilibre ».

    L’auteure, dont il avait été amplement question sur nos antennes avec son remarquable essai Sagesses d’ailleurs pour vivre aujourd’hui, dit : « Nos corps sont les cellules du monde, nos groupes et sociétés sont ses organes, et nos maux physiques et psychiques les signes d’une maladie du vivant qui nous habite. »

    L’anthropologue Jean Malaurie disait déjà en 1999 : « Les ‘‘peuples racines’’ sont à la source même – et donc partie intégrante – de la vie de l’humanité qui se construit sur notre planète ; et ils sont susceptibles d’apporter aux nations ‘‘avancées’’ le second souffle indispensable pour affronter le nouveau siècle et ses formidables défis… ».

    Pour évoquer Ce que les peuples racines ont à nous dire, un essai fort de 360 pages, j’ai choisi de vous citer quelques-uns de ses passages qui m’ont plus particulièrement éclairés et, comme tout choix est subjectif, je laisse au lecteur le soin d’en sélectionner d’autres, car l’alternative ne manque pas.



    * « Chez les Kagaba de Colombie, les maladies de type Parkinson et Alzheimer n’existent pas. Et pourtant, ils vivent parfois très vieux ! Pour eux, ce sont des maladies de relation. Comme ils prennent beaucoup soin de la qualité de ces relations, chez eux, ça n’existe pas.»

    * « Guérir ne signifie pas revenir à un état initial, mais une transformation profonde.»

    * « Plantes, animaux, pierres, montagnes, rivières, nous disent ces peuples racines, sont bien plus que ce que nous y voyons, dès lors que l’on prend la peine d’écouter leur langage (…) La Nature est source de la Connaissance. »

    * « Dans nos pratiques de guérison, on amène la personne malade par des chants ou la danse à se repositionner dans son axe. Toutes les danses africaines ont le même but, mais chacune a sa voie», explique le danseur congolais Élima Mputu, créateur du « longo » qui est une danse initiatique. Longo signifie « ancrage » et l’un de ses objectifs est de renouer avec notre spontanéité et notre innocence, qui sont des sources de joie. Outre en Afrique, elle se pratique un peu partout dans le monde car elle est considérée comme une « méditation en mouvement».

    * « Chant et musique sont directement liés à la guérison dans toutes les traditions, selon Frederika Van Ingen. Ce sont des outils précieux. Le pouvoir de guérison singulier du chant résiderait dans sa ‘‘vibration’’, propre à modifier l’énergie d’une personne.» Et, à ce sujet, elle évoque la perception chez les Lakota en citant une spécialiste des énergies et du symbolisme : « La maladie est une dissonance qui s’est produite parce que l’adéquation a été rompue entre la personne et l’harmonie de l’univers, pour diverses raisons. Le chant, comme les autres éléments des cérémonies, nous réharmonise, il nous réaccorde en nous réaju

    • 5 min
    Pire que la censure et le mensonge

    Pire que la censure et le mensonge

    « Il y a plus malin que la censure. Organiser le mensonge, empêcher que la vérité apparaisse s’approche du crime parfait. On assassine sur la place publique, mais en distribuant des bonbons à l’assistance, qui prend cela pour une communion solennelle. Mentir est parfois du grand art. » s’exclame Fabrice Nicolino dans Charlie Hebdo Spécial « 5 ans après ».

    Eh bien, je pense qu’il y a pire que la censure et le mensonge : il y a ce qu’a vécu Vanessa Springora, victime à 13 ans d’un prédateur sexuel qu’elle nomme G.M. dans son ouvrage Le Consentement (Grasset) et appelé Gabriel Matzneff par François Busnel qui l’avait invitée à « La Grande Librairie » sur France 5.

    En effet, parce que ce G.M. était un écrivain notoire, côtoyant l’intelligentsia, chouchou de chroniqueurs littéraires, star grâce à ses ouvrages où il décrivait méticuleusement sa pédophilie depuis des décennies, paraît-il, Prix Renaudot en 2013…, eh bien, la presse, le monde de l’édition, la magistrature, les autorités policières, la Justice, les ministres de la Culture, la présidence française…, à de rares exceptions, laissèrent faire ce personnage.

    Ils le laissèrent faire jusqu’il y a quelques semaines avec la publication du Consentement, d’ailleurs.

    Aux yeux de la loi française, il s’agissait pourtant de crimes et, même, juridiquement d’aveux dans les livres, mais le dandysme et l’entre-soi mondain lui ouvraient toutes les portes.

    Vers la fin de l’émission, il y eut comme un moment de vérité historique enfin exprimée quand François Busnel cita quelques noms prestigieux (Sartre, de Beauvoir, Foucault, Mitterrand…) et que se posa la question de savoir si tout était autorisé au nom de la liberté d’expression.

    Pire que la censure et le mensonge, il y a également le droit de salir des enfants attribué au nom d’un copinage s’apparentant à un soutien intellectuel, voire à de la collaboration.

    Et, comme le souligna François Busnel, ce n’est pas du complotisme que de dire cela.

    Musique : Robot de Michaël Mathy.

    • 2 min
    Amours et conflits des générations  

    Amours et conflits des générations  

    Touchante et instructive saga familiale avec le roman La Promesse au Bois-Joli de Lyliam Mosca aux Presses de la Cité. Tous les ingrédients sont réunis pour apporter cette envie d’aller de chapitre en chapitre grâce à un style fluide et l’art d’un certain suspense.

    Certes, d’aucuns pourraient trouver la trame de cette histoire un peu convenue (accident de voiture) et se lasser des dizaines de fois où un amoureux transi susurre « ma princesse » à sa dulcinée, les personnages principaux, Lara et Julien, sont tellement attachants et « profonds » que, bien vite, on leur souhaite de vivre le bonheur qui leur fut rapidement refusé par le destin, étant orphelins de père et de mère très jeunes.

    Lara, enseignante et mélomane, et Julien, écolier, vivent à la boulangerie de village tenue par leur acariâtre grand-mère. Aux fourneaux, oncle Richard, follement amoureux d’une Camerounaise. Ce qui, au village, fait jaser, comme la relation de Lara et d’Audran, un verrier plus âgé qu’elle.

    Sur trame de conflit de générations, de mort de l’artisanat et du petit commerce, de l’amour de la musique et du vitrail, du souvenir tragique de la Seconde Guerre mondiale, d’un racisme rampant alimenté par les rumeurs, ce livre ne devrait pas laisser indifférents la jeunesse et leurs aïeux.

    À défaut de politiciens pour tenter de résoudre de multiples problèmes sociétaux, la littérature y arrive, elle, en démontrant que l’Amour est le plus puissant des remèdes.

    Musique : Michaël Mathy

    • 1 min
    Actions concrètes et encourageantes

    Actions concrètes et encourageantes

    L’ASPA, Association pour la protection des animaux sauvages, a fini par réunir 2,3 millions d’euros avec l’aide précieuse de 20 000 donateurs et a, de la sorte, sauvé quelque 500 hectares dans le Vercors, là, où les chasseurs s’y donnaient à fusil joie en y abattant même le cerf sika importé et emprisonné dans des clôtures comme tant de renards, sangliers, loups…

    Désormais, ces 500 hectares ne seront plus le terrain d’abattage privilégié des prétendus défenseurs de l’environnement, tout comme les dix hectares qui, grâce aux 22 500 euros récoltés par l’Association Forêt vivante en Haute-Savoie, devraient également échapper aux chasseurs.

    Actions à suivre, donc.

     

    Source : Charlie Hebdo.

    Musique : Michaël Mathy.

    Photo : Fréquence Terre.

    • 1 min

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