La Haggada infinie 1/2 la nuit des questions
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Description
durée : 00:32:13 - Talmudiques - par : Marc-Alain Ouaknin - . Les dix commandements commencent par cette phrase : « Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. »  * Tout se passe comme si Dieu donnait à lire sa carte d'identité. Si tu veux savoir qui je suis voilà ce que tu peux en dire : je suis un Dieu qui fait sortir de l'esclavage, un Dieu de libération et un Dieu de la liberté. La sortie d'Égypte est le véritable cour et la colonne vertébrale du judaïsme et de s'en souvenir est un engagement majeur. La sortie d'Égypte oriente le texte de la Tora en amont et aval. Aller vers la terre de la Promesse c'est en passer d'abord par l'Égypte. Pour s'y former, grandir, mûrir puis en sortir.  **L'impératif du souvenir est complexe. ** Comment construire le souvenir alors que nous sommes toujours plus enclin à oublier ? Le judaïsme a cherché à donner des réponses à cette question, dont la plus essentielle est d'instaurer une fête de la mémoire et du souvenir.  Non pour fêter la mémoire et le souvenir, mais s'y exercer, apprendre à les mettre en ouvre, à les travailler, à dynamiser les mécanismes psychiques qui y sont impliqués.  Une fête, car cet apprentissage doit être festif, ludique, il doit commencer tôt dans une vie et se répéter chaque année, une fête qui concerne tout le monde à commencer par les enfants, sans oublier les adultes qui pour l'occasion doivent aussi quelque part redevenir des enfants et savoir jouer, avec les mots et les objets.  Objeu aimait à dire Pierre Fédida reprenant un mot de Francis Ponge, un jeu qui émerveille et rend joyeux : « objoie » ! Cette fête se nomme Pessah, c'est la Pâque juive, elle dure 7 ou 8 jours, c'est selon, et qui commence le premier soir par un véritable laboratoire de la mémoire, un véritable atelier du souvenir. Un moment exceptionnel où la famille, les amis, et le passant qui veut bien se joindre à la fête se retrouve autour d'une table pour un grand jeu qui va durer toute la nuit.  C'est le Séder.  Un mot qui veut dire "ordre", c'est-à-dire un rite avec des règles précises, un ordre précis, mais qui laisse aussi place à l'improvisation. Ce rite, qui est aussi un jeu, nécessite d'en comprendre les règles et le fonctionnement, et pour ce faire les maîtres du Talmud ont écrit un manuel qui est distribué à chaque participant au début de la soirée et qui les guide, étape par étape, qui sont au nombre de 14.   Ce manuel s'appelle la Haggada de Pessah, littéralement le Récit de Pessah. C'est le livre de la littérature juive qui compte le plus d'éditions différentes.  Mille fois traduit, commenté, expliqué, avec cette particularité d'avoir été le lieu d'expression privilégié pour les artistes, les musiciens, les calligraphes, les miniaturistes et pour les peintres. Trouver le bon manuel, la bonne Haggada est difficile, car le jeu est complexe. Et il fallait que se rencontrent les immenses talents d'un rabbin et d'un peintre pour nous offrir aujourd'hui une nouvelle Haggada qui va faire date dans l'histoire de l'édition. Les invités Rivon Krygier est rabbin de la communauté Adath Shalom, , Paris XVe, et docteur en Science des religions.  Il est l'auteur de divers articles et ouvrages : La Loi juive à l'aube du XXIe siècle, À la limite de Dieu, L'homme face à la Révélation, La Meguila d'Esther (commentaire) illustrée par Gérard Garouste. Gérard Garouste  est peintre,  graveur et sculpteur. Il est exposé dans les plus prestigieux musées  dans le monde entier.  De nombreux ouvrages sont consacrés à son ouvre.  Il a été élu en 2017 à l'Académie des beaux-arts. Il est aussi l'auteur  de : L'Intranquille. Autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou. La transition musicale Le livre des invités La Haggada aux quatre