VISION #27 - LAURA HENNO
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Description
Chaque vision est singulière, porteuse de sens et de changement. Le but de ce format est de rassembler de nombreux artistes et que chacun nous délivre sa vision et son expérience de la photographie. Ce podcast a été auto-produit.  Pour nous soutenir : https://visionspodcast.fr/nous-soutenir/    La première fois que je rencontre Laura Henno, c’est à l’occasion de la visite de presse de sa nouvelle exposition, fin 2021, intitulée Radical Devotion, à la galerie Nathalie Obadia. J’arrive l’un des premiers. Je suis directement frappé par ces tirages de diverses formes, certains sont très grands, d’autres sont assemblés comme des polyptiques. Et ces photographies, la plupart du temps mises en scène, dégagent une certaine tension, notamment par le regard souvent frontal des sujets. Le temps semble s’être arrêté. L’artiste expose ici sa série encore en cours sur Slab City, « la dernière ville libre des États-Unis ».  Je m'interroge sur le titre. Une dévotion, c’est déjà un fort attachement et un geste radical. Pourquoi y ajouter ce qualificatif ? Et une dévotion à quoi ? À qui ? Une dévotion, c’est un moment d’amour inconditionnel, presque une transe. On se livre, on donne de sa personne, de son intimité. On aime aussi de manière sincère, on vénère parfois un dieu ou une figure, qu’elle soit religieuse ou non. Entre images fixes et en mouvement, Laura Henno s’attarde à montrer des personnes en lisière, à la marge, ou que l’on place à la marge. Des vies invisibles en somme. Des migrants comoriens, des adolescents fragiles, en passant par des mineurs isolés ou bien, plus récemment, par une communauté souvent « blessée », en autarcie. Ces sujets photographiés par l’artiste vouent une dévotion certes, mais à une certaine liberté. Au fait de vivre pleinement. Ou de vivre tout simplement.      À la suite d’études de photographie à l’ENSAV de La Cambre, Laura Henno s’initie au cinéma au Fresnoy. Lauréate du Prix Découverte des Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles en 2007, l’artiste multiplie depuis les expositions en France et à l’étranger, à l’instar de son exposition à l’Institut pour la Photographie de Lille 2019, au Ryerson Image Center de Toronto, Redemption aux Rencontres de la photographie d’Arles en 2018, M’Tsamboro au BBB Centre d’Art à Toulouse en 2017, Summer Crossing au Centre Photographique Ile-de-France ou de son exposition au Finnish Museum of Photography à Helsinki en 2011. Lauréate du Prix SAM pour l’art contemporain 2019, Laura Henno bénéficiera également d’une exposition au Palais de Tokyo du 15 avril au 4 septembre 2022.     Dans ce grand entretien, l’artiste évoque tout d’abord son parcours, ses références. Beaucoup sont américaines. On comprend que les maîtres de la peinture et du cinéma, souvent documentaire, ne sont jamais loin de son travail initial. Il est évoqué son rapport singulier à la mise en scène et à la fiction. On parle également de son approche, qui a évolué au fil des ans. Une photographie, qui, comme elle le souligne dans le podcast, « s’est rapprochée au fil du temps de l’humain, de situations de vie existentielles ». Malgré une esthétique documentaire bien présente dans son travail, Laura Henno cherche toujours le pas de côté. En observant avec attention ses photographies, nous devinons que l’artiste cherche avant tout à dévoiler la part d’humanité, souvent imperceptible au premier abord, de ses sujets.     Puis, nous entrons doucement dans son univers en commençant par deux séries intimement liées : Summer Crossing et La Cinquième Ile. Suite à sa recherche aux Comores, qui explore la géopolitique complexe de l’archipel au travers de portraits de vie d’adolescents clandestins, de passeurs, Laura Henno tourne son regard vers Slab City, campement hors du temps, perdu dans le désert californie
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Published 04/01/24
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