Description
Los Angeles, Haute-Californie en 1821. Voilà bientôt 20 ans que Don Diego de la Vega a remisé son costume de Zorro au placard. Marié à Gabriella, il vit une relation monochrome ternie par un quotidien qui a érodé leur passion. Ainsi passent ses jours qui se suivent et malheureusement se ressemblent. Mais lorsque son père, alcade de la ville, décède, Don Diego hérite d’une cité qui prend l’eau, lestée par de nombreuses dettes et un esclavagisme flagrant mené sans vergogne par Don Emmanuel. Afin de redresser la barre et redonner leur liberté aux autochtones, il n’a d’autre choix que de ressusciter son pendant masqué pour le plus grand plaisir de son fidèle compagnon, Bernardo. La série éponyme de 8 épisodes, à voir sur Paramount+, signe le retour à la pointe de l'épée (et à la télé) de Zorro dans une comédie aiguisée, portée par une galerie d’acteurs qui portent haut les couleurs de personnages emblématiques.
https://www.youtube.com/watch?v=uRSr9QlgWA0
Pile : un Don Diego de la Vega pleutre, face : un Zorro plein de panache
Vouloir redonner vie à un personnage emblématique comme Zorro, déjà maintes fois revisité, n’est jamais chose aisée ! Il s’agit de respecter le cahier des charges initial afin de ne pas dénaturer une figure qui fait partie du patrimoine culturel français, voire international, tout en insufflant une part significative d’originalité pour éviter le piège du « déjà-vu ». Et dans cette entreprise délicate, Benjamin Charbit et Noé Debré, les deux scénaristes de cette nouvelle série à retrouver sur Paramount+, ont choisi d’offrir une version humoristique qui prend ses racines dans un anachronisme délicieux et une mise en abyme constante des personnages que l’on voit analyser en temps réel la situation – souvent ridicule – dans laquelle ils se trouvent. Des personnages, d’ailleurs, très en avance sur leur temps, qui font naître avec ce décalage des scènes absolument ubuesques. Ainsi, on peut voir le sergent Garcia (Grégory Gadebois) lire une lettre de griefs à Zorro (Jean Dujardin qui n’est jamais très loin de son personnage d’OSS) expliquant le travail qu’il a dû effectuer sur lui-même pour trouver son « zen » suite aux railleries subies par le héros masqué vingt ans auparavant. Ou encore Audrey Dana, excellente en Gabriella de la Vega, qui se lance dans un monologue sur les raisons qui l’ont poussée à embrasser Zorro alors que celui-ci est en plein combat.
Un Zorro toujours sans peur et sans reproche malgré des difficultés initiales à maîtriser son fameux Z qu’il signe de son épée ou à rentrer dans son costume, qui s’oppose à un Don Diego de la Vega naïf, vivant dans l’ombre de son père, Don Alejandro (joué par André Dussollier). Un contraste de personnalité que Jean Dujardin maitrise sans effort, mais qui, sur le long terme, devient quelque peu mécanique. Pour autant, cette nouvelle version de Zorro (à ne pas confondre avec la fiction espagnole plus sombre, avec Miguel Bernardeau, acteur d'Elite, sortie il y a quelques mois) est une série d’excellente facture — grâce également aux performances d’Éric Elmosnino, génial en « méchant » grandiloquent, appâté par le gain, et de Salvatore Ficarra qui habite avec maestria le rôle muet de Bernardo – une fiction qui ne se prend pas au sérieux et parvient à dépoussiérer l’image d’un héros légendaire.
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Retrouvez les 8 épisodes de 45 minutes de Zorro sur Paramount+ vendredi 6 septembre et à une date ultérieure sur France 2.