LA GRÂCE À NOS PORTES L'acte de rendre grâce, murmuré à chaque repas en commun, ou une fois par an lors des dîners de famille à l'occasion des grandes fêtes, est un signe précurseur et plein d'espoir que la grâce est venue vivre avec nous. Pendant un moment, dans un long soupir, nous reconnaissons la vérité de ce que l'apôtre a écrit il y a 2000 ans : "Vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes : vous avez été rachetés à un prix élevé" (1 Cor 6. 19-20). Pendant un instant, la garde est baissée, le pont-levis est ouvert, et nous admettons que nous ne nous sommes pas faits nous-mêmes, ni ne sommes même autonomes. Le château de nos vies a toujours eu un gardien, un protecteur. Tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons et toutes les structures qui nous protègent nous ont été données, pas méritées. Même ce que nous disons avoir "gagné" est indéniablement construit sur des dons trop nombreux pour être comptés. Lorsque je dis "merci", je confesse qu'il y a quelque chose, ou Quelqu'un, de plus large, de plus grand et de plus généreux que toutes les défenses que je pourrais rassembler ou toute bonne action que je pourrais faire. Nous apprenons donc la grâce par la gratitude. Et même si nous apprenons à nos enfants à dire merci, l'Esprit nous incite à murmurer des "Alléluias" en privé. Ouvrez les portes et traversez les douves. Libérez-vous. Et restez dans la grâce.