Les Français parlent aux Français du bout du Monde – De Gaulle n’a pas été que l’homme du 18 juin
Description
Les Français viennent de voter. Le résultat est un désastre pour le pouvoir en place. Après le vide imaginé par le général de Gaulle, l’heure du trop-plein serait-elle venue ? Comment ne pas établir de parallèle dans un pays qui vit aujourd’hui une crise de confiance sans précédent ?
Pour mémoire, en mai 1958, la IVe République agonise et meurt en quelques semaines dans l’indifférence générale. Le régime parlementaire instauré en octobre 1946 est discrédité dans l’opinion. Entre une guerre en Algérie qui n’en finit pas et des gouvernements successifs qui témoignent d’une impuissance inédite, secoués par des scandales en série, le spectre de la guerre civile menace.
Le président de la République, René Coty, n’a pratiquement aucun pouvoir autre que
représentatif. Le pouvoir politique est à Matignon entre les mains du président du Conseil. Pour trouver une issue à une crise politique sans précédent depuis la fin de la guerre et remettre le pays sur les rails, le président de la République demande au général de Gaulle de former un gouvernement.
En 5 mois, le général réussit un premier tour de force en dotant le pays d’institutions comme celles qu’il avait pu suggérer dans son discours de Bayeux le 16 juin 1946. Le 4 octobre 1958, une nouvelle Constitution est adoptée. Elle se caractérise par un pouvoir exécutif fort, une stabilité gouvernementale inédite et la création d’une justice constitutionnelle. Le président acquiert une autonomie par rapport aux assemblées. En 1962, après une révision constitutionnelle, le président de la République sera élu au suffrage universel pour 7 ans.
A l’intérieur le nouveau pouvoir s’installe. Le général qui préside un Conseil de ministres de choc s’attaque au renouveau économique du pays en lançant une politique de grands travaux, de modernisation et d’industrialisation sans précédent, non sans avoir,
auparavant, réussi à rétablir la stabilité de sa monnaie. Ce sera la première grande rupture avec « le régime des partis ».
Sur le plan militaire, ce sera une deuxième grande rupture. Le général de Gaulle va créer une force de dissuasion nucléaire et retirer la France du commandement militaire de l'OTAN. Plus jamais la France ne pourra impunément être envahie comme elle l’avait été. La France entend désormais être maître de son destin.
Avec ces deux ruptures, la « politique de grandeur » de la France prend rapidement forme : à l’intérieur, avec la création d’un État-stratège et planificateur.
A l’extérieur, avec l’adaptation et l’alignement par la France, pour la première fois de son histoire, de sa politique de défense sur sa politique étrangère. La France parle désormais d’une seule voix.
Après avoir posé le « socle » – la constitution de 1958 et les Institutions – en 1960, le général de Gaulle lance la décolonisation de l'Afrique noire tout en y maintenant l'influence française en créant une « Communauté française ». Il renoncera à l'Algérie française malgré l'opposition des pieds-noirs et des militaires, qui avaient pourtant favorisé son retour au pouvoir. En 1962, il mettra fin à la guerre d’Algérie, une guerre qui n’avait que trop duré et l’Algérie deviendra indépendante. La page de la décolonisation est tournée.
En politique étrangère, le général de Gaulle a, enfin, les mains libres et entend défendre « l'indépendance nationale », préconisant une « Europe des nations » qui irait « de l'Atlantique à l'Oural » tandis qu’avec le Chancelier Adenauer, il poursuit une très active réconciliation franco-allemande. Il amorce en Europe une rupture avec le
fédéralisme européen. Après avoir maintes fois condamné le partage du monde organisé – sans la France – à Yalta, le gé
Extrait du discours à Bon Encontre du général d'armée aérienne François Mermet, président de l'AASSDN enregistré le 10 ctobre 2021 — © European-Security —
e
Published 01/22/23
L’Europe vient donc de découvrir avec effroi qu’elle était en guerre, chose que depuis 30 ans les Européens n’ont jamais accepté de prendre vraiment en considération. L’invasion russe en Ukraine montre que la vigilance doit toujours rester de mise, qu’un pays ne doit jamais baisser la garde, de...
Published 03/21/22