Enregistrée le 9 mars, la présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde est l'invitée d'Internationales en exclusivité, à Addis-Abeba. Sa parole se fait rare depuis son arrivée à la présidence de l'Ethiopie, en octobre 2018, Sahle-Work Zewde a accepté de répondre - en français - aux questions de RFI, TV5 et du journal Le Monde, au palais présidentiel d'Addis-Abeba, à quelques jours de la venue dans la capitale éthiopienne du président Macron. Si le Premier ministre Abiy Ahmed est le véritable chef de l'exécutif, la nomination de cette femme d'influence, diplomate émérite est un symbole fort pour les femmes, mais pas seulement. Au-delà d'un rôle purement cérémonial, madame Sahle-Work entend imprimer sa marque à ce poste, qu'elle est la première femme à occuper. Nous l'interrogeons sur la place des femmes dans la société éthiopienne, sur les « coutumes nocives » - telle l'excision - que dénonce la Constitution éthiopienne, et qui perdurent malgré tout. Nous évoquons également le tournant que connaît ce pays de 104 millions d'habitants, dans ses relations avec ses voisins. Une véritable dynamique de paix semble enclenchée, notamment avec l'Erythrée après des décennies de guerre. Au-delà des discours et des promesses, jusqu'où va le rapprochement ?Si le contexte régional semble favorable grâce à l'intense activité diplomatique du Premier ministre Abiy, qu'en est-il des tensions internes dans cet Etat qui promeut le fédéralisme ethnique ? L'ouverture démocratique est-elle irréversible ? Quel équilibre se dessine entre le centre et les régions ? L'échéance des élections en 2020 est-elle tenable ?