Entre l’art et la politique, il y a collusion. Entre la poésie épique et le réalisme socialiste, il y a collision. SOY CUBA embrasse cette paronymie. Et dans cette agitation, où la confusion des sens se lit et se ressent aussi bien dans le message que dans son illustration, c’est tout un pays qui s’embrase. La propagande se fait lyrique, et nous déclame un panégyrique poétique à la gloire des révolutionnaires cubains. Chez Mikhaïl Kalatozov, les arbres sont blancs et le ciel est noir. L’étudiant est belliciste mais ne tue pas. Le paysan se meurt mais ne se révolte pas. Peu importe les paradoxes, la caméra se veut céleste, et dans un mouvement zénithal elle donne à Cuba une voix, lui offre un martyr, et transcende son peuple.  BARBIE, le film réalisé par Greta Gerwin, est un phénomène astucieusement marketé. L’enjeu dramaturgique est balisé, les intentions idéologiques sont anticipées, le female gaze est assumé, et le patriarcat est dénoncé. Patriarcat dont Ken, idiot attachant, se fait le chantre. Malgré le sentiment de voir un produit manufacturé, ou en passe de l’être, BARBIE est un film drôle et rafraichissant.  L’équipe est composée de Lorris, Julien, Mike votre animateur dévoué et de Mathieu le rédacteur en chef. Les arrangements sonores et le montage sont réalisés par Sébastien.