Variations sur un prélude...  Dans quels espaces habitent la littérature et l’écriture? Peut-être dans cette zone d’inconfort que Robin Josserand manipule avec singularité dans son premier roman « Prélude à son absence » paru au Mercure de France.  De ce regard sculpté par les arts tels que la musique, la littérature ou la peinture pour créer un désir, à un être sujet qui devient objet de ce désir, Robin Josserand met en mouvement les forces qui contrôlent les corps dans un livre placé sous le signe du bandeau de la première édition du « Journal du voleur » de Jean Genet, « Il faut d’abord être coupable ».  Comment écrit-on le désir usé? Comment articule-t-on ce qui nous domine et ce qu’on espère dominer? Robin Josserand nous livre à Lyon, dans les reliefs de la première partie du roman, son regard.  Extraits du roman:  « Si je devais réfléchir à ce pour quoi j’ai commencé à écrire, je dirais que la littérature, pour moi, consiste à décrire de beaux jeunes hommes. Des garçons partout, des garçons tout le temps: le projet vain d’un voyeur innocent. Mais à force de buter, le désir s’est usé. » « Donner à chaque clochard aperçu me fait espérer son retour - c’est la pensée magique lue chez Ernaux -, si je donne de l’argent, je l’apercevrai dans la journée, si je donne une cigarette, il déboulera au coin de la rue, etc. »  « Et dans ces livres qui m’entourent, je m’amuse à piocher une phrase au hasard: c’est désormais ma manière d’écrire, la littérature n’est plus possible sinon par bribes, erratique, en miettes. J’imagine les intrigues qui gravitent autour. » Merci à Robin Josserand.  Réalisé le 13 novembre 2023 au Mimo à Lyon par Camille Lucidi.   #litterature #rentreelitteraire #robinjosserand