Podcast / Ludo Incognito #09 : Le jeu comme sauveur (au-revoir)
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Description
Dixième et dernier épisode de la saison de ma chronique podcast des écrits autour du jeu de société paru initialement dans l’épisode 98 du podcast Proxi-jeux en forme de synthèse au-revoir. Merci de m’avoir écouté et à l’année prochaine pour un nouveau format ! La transcription intégrale de l’épisode : Cela fait déjà presqu’un an que je parcours les contrées sauvages de Luda Incognita. Ces habitants, ces pratiques me sont aujourd’hui familières. Je suis loin d’avoir tout découvert mais je me sens aujourd’hui différent. L’effet de ce monde sur moi est indéniable. Durant la première de saison de cette chronique, nous avons été à la rencontre des écrits fondateurs de l’étude des jeux. Celles-ci commencent d’ailleurs toujours par tenter de définir de ce qu’est réellement le jeu. Mais s’il fallait en retenir quelque chose ce serait d’abord ceci. Le jeu est un concept impossible à définir formellement. Le jeu échappe à toute définition parce qu’il n’est ni un objet ni une tâche. Le jeu est plutôt une décision interne du joueur. Une posture changeante au gré des moments, des caractères et des époques. Ce qui est jeu pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre. Ce qui est un jeu maintenant ne le sera pas forcément plus tard. En fait je joue uniquement parce que je l’ai décidé ainsi. Le deuxième enseignement de cette année d’exploration est que tout jeu est un jeu avec la réalité. Ni tout à fait réel, ni tout à fait irréel. Les joueurs et joueuses créent de leur plein gré l’illusion du jeu. Mais ils prennent aussi garde de ne pas y croire vraiment pour que tout cela reste vraiment du jeu. Le jeu est donc affaire de distance, ou pour le dire autrement de « second degré ». Je me sens aujourd’hui plus à l’aise ici, au sein du continent ludique que je ne l’étais dans mon monde d’origine. Ma vie n’est pas plus simple mais tout semble plus léger. Ici rien n’est grave ou, du moins, ne le reste bien longtemps. Soyons honnêtes. Mon ancien monde me terrifie. Nous sommes perdus sur un caillou voguant à vitesse folle dans un espace vide et sans contours. Certains de rien sauf de notre disparition à venir. Et pourtant mes contemporains et moi-même affichons un sérieux à toute épreuve, nous abandonnant à de grands principes creux et des tâches vides de sens. Refusant simplement de regarder la terrifiante réalité en face. Luda Incongita m’offre un réconfort fragile mais réel. Parfois la réalité disparaît derrière une partie de jeu trop prenante. Plus souvent, la gravité du monde m’est moins pénible une fois observée sous l’angle ludique. Pourquoi passons-nous autant de temps à jouer et à parler du jeu ? Le jeu occupe aujourd’hui une place importante dans ma vie et sans doute dans la vôtre aussi. Je ne peux parler pour vous. Mais pour moi un double mouvement est visiblement à l’œuvre. Le jeu est une confrontation. Il permet de ne pas prendre les injonctions du monde moderne trop au sérieux. Par sa mise en distance, il interroge les prétendues vérités qu’on nous assène continuellement. En bonne complicité avec l’humour, le jeu veut faire vaciller les certitudes. La mort est inévitable et c’est ça la blague ! Cette part du jeu séduit mon esprit d’indépendance. Mais le jeu est aussi une fuite, un refuge. Un lieu où les aventures sont épiques mais les défis toujours réalisables. Un lieu que quelqu’un a pensé et il y a judicieusement placé une issue. La mort est moins terrifiante après l’avoir déjà vécu cent fois. Le monde réel disparaît quand je suis pris dans le jeu. Ce jeu-là séduit ma lâcheté. La condition humaine est terrifiante. Elle devr
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