Podcast / Ludo Incognito #07 : La responsabilité de l’auteur de jeux (Michel Lalet – Auteur de jeux de société)
Description
Huitième épisode de ma chronique podcast des écrits autour du jeu de société paru initialement dans l’épisode 96 du podcast Proxi-jeux.
Premier ouvrage de la jeune société d’édition Ilinx Editions, Auteur de jeu de société est écrit par Michel Lalet, auteur de jeux, de musique et de livres. Dans cet ouvrage, il appelle les auteurs de jeu à interroger leurs pratiques et partager leurs démarches pour gagner la reconnaissance médiatique, sociale et politique du jeu.
Couverture du livre : Auteur de Jeu de société (Michel Lalet, 2018)
La transcription intégrale de l’épisode :
Enfin ! Me voilà de retour dans Luda Incognita ce territoire ludique qui cache tant de mystère. Et pourtant je me sens comme de retour chez moi, enfin apaisé.
Hier, une joueuse a évoqué l’existence d’une secte, dissimulée au cœur du monde ludique. Composée de femmes et d’hommes qui ne se contentent pas des jeux tels qu’ils existent déjà. Qui au contraire veulent toujours pousser plus loin les frontières du jeu. Ils se cachent dans les hauteurs, je me remets en route. Je me dois les rencontrer.
La jeune maison d’édition Ilinx se consacre aux livres qui parlent du jeu de société. Sa collection « ID du jeu » accueille cette année sa première parution dont le titre est « Auteur de jeu de société » et l’auteur Michel Lalet. Ce dernier est auteur de jeu de société (Abalone en 1988), mais aussi de musique et de livres. Il est également agent d’auteur depuis plus de 25 ans.
Dans ce livre, dense d’idées et de combats l’auteur s’indigne à juste titre du manque de considération actuel pour le jeu de société.
Pourtant, d’après lui, le jeu est un art sans aucun doute. Il est l’aboutissement d’une démarche de création capable de provoquer des émotions et sensations qu’aucun autre art ne permet. La connivence d’un Times’Up, le bluff d’un Loups-garoux, la trahison d’un Diplomacy ne sont rendus possibles que par la place singulière du joueur à la fois spectateur et acteur.
Mais aujourd’hui encore le jeu souffre de sa prétendue puérilité et de son statut d’objet de production et de consommation. Les médias, les universitaires, les instances politiques l’ignorent ou pire le méprisent.
Ça y est ! J’ai enfin atteint les sommets de la montage Randolph-Sackson comme l’appellent les habitants du coin. J’y ai été accueilli par la tribu des autrices-inventeurs-créatrices-auteurs. Leurs activités consistent essentiellement à décider des lois du monde ludique et à boire de l’hydromel. Tiens, je vois justement approcher la responsable communication de l’endroit :
– Bonjour ! Vous êtes donc là représentante de de la secte des créatrices et créateurs de jeu ?
– Parler de secte me semble bien abusif. Nous n’avons sacrifié personne depuis au moins une semaine. Il faut croire que les éditeurs se tiennent mieux en ce moment.
– Comment devient-on auteur de jeu ? Quelles capacités et compétences faut-il posséder ? Quel rite initiatique faut-il accomplir ?
– Il faut bien sûr avoir du talent, beaucoup et presque autant d’humilité. Il faut avoir au moins créé un jeu bien sûr. Prêter allégeance aux Bruno est ensuite la seule condition à l’entrée dans ce club très fermé.
– Qu’est-ce qui motive d’après vous les auteurs de j