NovaBookBox, épilogue - l'enterrement mexicain
Listen now
Description
Finito, rideau, merci pour tout et à bientôt, vous pouvez débranchez la machine : le juke-box littéraire de Radio Nova ne reprendra pas à la rentrée. Après neuf saisons, dansons sur sa tombe en buvant de la tequila, en public, dans la cale de la péniche Grande Fantaisie. Olé !  « Je suis convaincu que je reste avant tout ce que j’ai toujours été : un narrateur, mais un narrateur avec des besoins extrêmement pressants. Je veux présenter, je veux décrire, je veux distribuer des amulettes, je veux déchirer mon portefeuille et faire passer à la ronde des photos, je veux suivre mon flair. » J. D. Salinger dans Seymour, une introduction (1963). Finito, rideau, merci pour tout et à bientôt, vous pouvez débranchez la machine : le juke-box littéraire de Radio Nova, que j’anime avec fougue depuis septembre 2011, ne reprendra pas à la rentrée. Cette émission, qui fut pendant huit ans quotidienne et nocturne avant d'être déplacée cette saison au dimanche midi, qui démarra sans montage dans une cabine d’un mètre carré avec seulement sept bouquins et des pages YouTube pour habiller mes élucubrations, m’a emmené dans des zones inattendues de l’espace et du temps, où j’ai pu grandir, m’épanouir. J’ai voyagé : à Kinshasa pour dix jours tourbillons, au cœur d’Alger dans un lycée, à Namur en compagnie de Poelvoorde ivre caisse. Dans les Ardennes, à pied, avec l’escouade des Rimbaud Warriors. À Brest, pour ressusciter le dernier empereur d’Ethiopie. À bord d'un bateau à la frontière allemande, avec Jean Echenoz et un éléphant mauve. Sur un ring de boxe, dans la piscine des Bains-Douches, à l’Olympia (dans la petite salle) ou au 36 quai des Orfèvres. À Belleville, en pleine rue, pour l’opération « une lecture une saucisse ». En public et en pyjama, dans la commune imaginaire de Saint-Milou lors du festival des Épatants Sédentaires. À chaque rentrée, la page 111 est devenue mon totem. Le reste de l’année, j’ai arpenté des paquebots : Alejandro Jodorowsky, Brigitte Fontaine, Kate Tempest, Luz, Jean-Claude Carrière, Luke Rhinehart, Pierre Richard, Brian de Palma… ou Jean Rouzaud. J’ai été étourdi par des paysages sonores, peints en direct sous des extraits de romans ou de poèmes par Arthur H, La Féline, Catastrophe, Babx, Arat Kilo, Barbara Carlotti, Perrine En Morceaux… J'ai ri avec Diane Bonnot, j'ai pleuré Axl Cendres. Et j’ai lu, tous les jours. On pourrait s’arrêter là. Et que ne durent que les moments doux. Mais… comme il me reste encore une émission à diffuser, je voulais la vivre, en public, pour retraverser neuf ans d’archives et d’expériences improbables au service du passé simple, du pas-si-simple, de toutes les narrations, des rebondissements ou bien sûr des épilogues audacieux. Pour notre épilogue, j’ai donc donné rendez-vous aux curieuses, aux égarés, ainsi qu’aux artistes ayant bêché et vu fleurir avec moi ce jardin de mots et de pensées, pour un enterrement de première classe que j’envisage comme assez mexicain, dansons sur les tombes en buvant de la tequila. À toutes ces guerilleras, à tous ces compañeros, à bord de la merveilleuse péniche Grande Fantaisie, ce rêve flottant de musiques et d’amitiés amarrée face au 3 quai de l’Oise, Paris 19e. Olé ! « - Bon, dit-il, me voici. » Il tenait à la main une valise pleine de linge et dans l'autre une valise identique renfermant les quelque deux mille lettres qu'elle lui avait écrites. Elles étaient classées suivant leur date de réception, en liasses ficelées avec des rubans de couleur. Et aucune n'était ouverte. » Gabriel Garcia Marquez, Chronique d'une mort annoncée (1981). Une émission imaginée et animée par Richard Gaitet, réalisée par Sulivan Clabaut avec l’aide de Mathieu Boudon et Nabil Chafa. Coordination : Théo Sebald,
More Episodes
Published 05/05/23
Il a été le premier artiste à grimper à bord de notre podcast quotidien d’utopies poétiques, L’Arche de Nova, à formuler sa vision forcément trouble de l’avenir au temps du confinement, à esquisser ses doutes quant à notre envie de retour aux grandes embrassades sociales. Agrégé de lettres et...
Published 06/27/20
Comment les mots viennent aux critiques ? Deux membres de l’équipe démissionnaire des « Cahiers du Cinéma », Jean-Philippe Tessé et Paola Raiman, feuillettent leur livre d’images à travers la dimension littéraire de l’exercice, à l’heure de la réouverture des salles obscures. « Le 31 janvier,...
Published 06/20/20