S.O.S Fantômes : La menace de glace x Hitcher : so 80’s
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Description
Les deux derniers énormes triomphes du cinéma de studio américain, Barbie et Oppenheimer, laissaient espérer un renouveau que ce soit dans le ton où les sujets. C'était peut-être aller trop vite quand en 2024, Hollywood prolonge sa marche arrière en recyclant ses succès des années 80. Sont annoncées dans les mois qui viennent des resucées entre autres d'Alien, Karaté Kid, Y'a-t-il un flic pour sauver la reine ?ou Le flic de Beverly Hills.. Ce n'est pas pour autant signe d'une régression façon doudou. En atteste un nouvel avatar de S.O.S Fantômes, confortant ce qui se dessinait dans une précédente tentative voici trois ans. La menace de glace joue encore plus la carte du passage de relais à une nouvelle génération de chasseurs de spectres, sans pour autant évacuer la mauvaise idée de vouloir faire du neuf avec du vieux. Paradoxalement, en reprenant et amplifiant le concept du tout premier film, à savoir déguiser une comédie familiale en film d'aventure, ce S.O.S Fantômes dégraissé de séquences surnaturelles jusqu'à se foutre royalement de gérer une intrigue de menace venue de l'outre-monde paraît presque rafraichissant dans une ère de blockbusters aux faméliques scénarios, ne jurant plus que par une surenchère dans l'action. La menace de glace préfère affiner l'écriture de personnages moins ectoplasmiques, peu à peu attachants. Reste la part de parasitage d'un gênant fan service extirpant le casting originel, de Dan Aykroyd à Bill Murray, de la naphtaline, mais rapidement cireux quand un aspect Musée Grévin tire malgré tout cet énième volet plus inattendu que prévu vers une glaciation que vers une émancipation. Cette semaine cinéma est décidément sous le sceau des années 80, avec la réapparition d'un des meilleurs films de psycho-killers de la période. En 1986, Hitcher avait justement ressourcé ce genre, alors basculé dans le cinéma d'horreur avec les déjà increvables Freddy Krueger et Jason des Vendredi 13. La traque entre un jeune convoyeur de voiture et un autostoppeur machiavélique dans le no man's land des highways rétablissait la figure inquiétante du croque-mitaine, en mettant sur le siège passager de l'Amérique un pur prédateur. Ravivant l'efficacité comme la sécheresse des premiers John Carpenter ou du Duel de Spielberg, le film de Robert Harmon y ajoutait une dose anxiogène par un supplément de nihilisme. Soutenu par la performance hallucinante de Rutger Hauer en psychopathe ultime, Hitcher se faisait perturbante étude du mal incarné. Soumis lui aussi à la loi du recyclage, Hitcher connaîtra en 2007 un piètre remake, confirmant la position d'astre noir du film de départ. Mais aussi qu'il faut finalement toujours préférer l'original à la copie. S.O.S Fantômes : la menace de glace & Hitcher. En salles le 10 avril
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