CLAP DE FIN DU FESTIVAL DE CANNES : Tous comptes faits
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Voilà, Cannes 2024, c'est fini. Une fois le palmarès tombé, tout le monde rentre chez soi. Certains même avant, pour lesquels la cérémonie de remise des prix sera devant la télé. Samedi après-midi, on a même croisé Adèle Exarchopoulos faisant pépère la queue dans le wagon-bar du train. C'était déjà un indice que L'amour ouf, le film de Gilles Lellouche, n'allait pas décrocher quoi que ce soit. Beaucoup ont senti, eux, leur mâchoire dégringoler en entendant qu'Anora se voyait décerner la Palme d'Or plutôt que l'ultra-favori, Les graines du figuier sauvage, médaillé, lui, du Prix Spécial du Jury. Un choix en fait peut-être prudent : Dans la période actuelle où en Iran, il vaut mieux y aller mollo avec les Mollahs, La récompense suprême aurait de quoi signifier mise au gnouf illico pour toute l'équipe du film restée au pays. De toute manière, décortiquer un palmarès cannois n'a pas beaucoup de sens : c'est à l'aube de l'édition suivante, quand les films auront connu leur carrière en salles, que les vertus de la présente devront être analysées. Cependant, si, comme souvent, elle devrait s'avérer le haut du panier de l'année cinéma, il est d'emblée clair qu'au vu d'une sélection assez terne, 2024 ne devrait pas rester mémorable. Au final, qu'est-ce qu'on a vu cette année à Cannes ? Sans doute un reflet de l'époque et de son chaos. Toutes sections confondues, ce festival aura été celui des films désarçonnants à force de malaxer les narrations et les registres, quitte à étouffer leur propos. Il n'est d'ailleurs sans doute pas anodin que Greta Gerwig et son jury aient globalement récompensé les films les plus limpides de la compétition. De ce flou sont toutefois ressortis quelques motifs : En premier lieu, la récurrence de personnages féminins, la plupart bataillant encore contre l'emprisonnement d'un vieux monde, mais avec une certaine avancée, quand, au-delà d'une maigre délégation féminine (quatre réalisatrices seulement en compétition), beaucoup des films signés par des hommes mettent en scène des femmes et plaident leur cause. Pour autant, ce qu'on aura donc le plus vu à Cannes, c'est du cul. Ou plutôt des culs, quand les plans s'attardant sur des postérieurs auront été aussi innombrables que très charnels. Pour le coup, avec une certaine équité, ces fessiers étant aussi bien masculins que féminins. Était-ce une manière de mettre encore plus à nu le monde, dire que, malgré son état, il restait encore désirable ? Ou de sous-entendre qu'il est en train de nous péter à la gueule ? Allez savoir.
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