BAD BOYS RIDE OR DIE x LA GARDAV’ : Mais que fait la police ?
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Description
Cela fait toujours un drôle d'effet de voir apparaître à l'écran le logo des productions Don Simpson/ Jerry Bruckheimer. Au minimum parce que cela ramène aux années 80-90, quand ces deux-là ont profondément transformé le cinéma hollywoodien en lui apportant le principe du High concept. Késako ? L'idée qu'un film puisse résumer à une idée forte centrale autour de laquelle on brodera un scénario. C'est ainsi que sont nés Top Gun, Le flic de Beverly Hills ou encore Bad Boys. Trois énormes succès normatifs de toute une économie de cinéma, qui y a vu une formule magique à laquelle elle n'a de cesse de retourner. Ainsi, un nouveau Bad Boys et un nouveau Flic de Beverly Hills débarquent ce mois-ci en salles ou sur Netflix. Enfin, nouveau, c'est beaucoup dire, dans le cas de Bad Boys : Ride or Die, tant il n'est qu'un recyclage du moule initial, soit une combinaison de scènes d'action et de vannes entre Will Smith & Martin Lawrence. Un syndrome de la redite qui a gagné jusqu'à Adil El Arbi & Billel Fallah, tandem de réalisateurs belges, qui avaient plutôt pas mal pimpé la franchise en 2020 avec Bad Boys for life, mais enferment ici un scénario des plus poussifs dans des tics déjà périmés, de plans faisant de l'œil aux gamers fans de FPS à un déluge d'effets numériques privant ce film de toutes parts organique. Bande-annonce de Bad Boys : Ride or Die, 2024 Bad Boys : Ride or Die va jusqu'à confirmer son incapacité à régénérer sa franchise en ressuscitant un personnage assassiné dans l'opus précédent, redevenu central dans l'intrigue mollassonne. Alors « Bad boys, bad boys/ What you gonna do ? » Peut-être enfin penser à prendre la retraite. La chanson-gimmick de Bad boys est justement citée dans une scène de La gardav'. Ironie du sort quand le film de Dimitri & Thomas Lemoine est aux antipodes économiques et pratiques du blockbuster. Le récit du tournage d'un clip de rap qui tourne mal ploie sous le bricolage amateur forcé par une autoproduction, mais déborde de sincérité, y compris dans l'envie de démonter certains clichés sur la population des banlieues. Les maladresses de rythme ou d'écriture, sans doute dues à l'autodidactisme des deux frères aux commandes, sont compensées par une énergie comique supérieure à celle de certains films mieux lotis financièrement. Au-delà de l'expérience de vétérans vus dans Kamelott, Caméra Café ou Les Tuche, Thomas Lemoine renoue avec un comique burlesque dans un hilarant rôle de benêt naïf façon Bourvil de cité. Bande-annonce de La Gardav', 2024 La Gardav' dérouille ainsi les mécanismes et quiproquos des bonnes comédies de boulevard pour les amener sur le territoire des quartiers. Même avec ses imperfections, la claire envie de bien faire ou le bon esprit de l'ensemble laisse penser qu'il va effectivement falloir garder à vue les frères Lemoine après ce premier essai modeste, mais prometteur. Bad boys Ride or die / La Gardav'. En salles le 5 juin 2024.
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