Description
10 ans après le séisme qui a coûté la vie à près de 300 000 personnes en Haïti, les ressortissants haïtiens de Montréal ne pleurent plus, mais ils n’ont pas oublié leurs proches morts. Ceux-ci sont soulignés de diverses manières, à l’occasion d’une série d’événements à la Tohu, salle de spectacle dans le quartier Saint-Michel.
Un moment de recueillement et de soutien aux survivants
Stéphane Lavoie. DG Tohu. Crédit : Tohu
Cette commémoration est un moment de rassemblement et de sollicitude vis-à-vis de tous ceux et celles qui ont perdu des êtres chers dans cette catastrophe.
« Ça permet de se rassembler et de dire aux survivants, vous n’êtes pas seuls, mais on est là. La vie a continué et la vie continue, vous n’êtes pas seuls, on est ensemble et on comprend votre douleur. On est là, on est présent », affirme Stéphane Lavoie, le directeur général de la Tohu, dans l’entrevue qu’il nous a accordée.
Il est important de souligner cet épisode douloureux, tout en pensant à l’avenir, aux générations présentes et futures, aux efforts de reconstruction, recommande le M. Lavoie.
« Il faut quand même reconnaître la résilience de ce peuple-là, avec tous les malheurs qu’ils ont vécus les années dernières, d’être encore là, de vouloir continuer de garder la culture vivante, de garder le peuple vivant, de continuer à grandir, de continuer à élever nos enfants […] De continuer à faire partie des enjeux de la planète, ça c’est extrêmement remarquable. Et il faut prendre ce moment-là pour dire oui, on se souvient, on est avec vous, c’est douloureux, mais on est là, on continue. Qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce qu’on peut faire de mieux ? Qu’est-ce qu’on peut améliorer ? Qu’est-ce qu’on peut reconstruire ? [...] », a-t-il soutenu.
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Le marché de Kenscoff, en Haïti révélateur de la situation de pauvreté qui sévit dans ce pays. Photo : Radio-Canada/Philippe Leblanc
Il faut mentionner que Haïti se relève difficilement de ce tremblement de terre qui a causé d’importants dégâts humains et matériels. Au lendemain de cette catastrophe, plusieurs pays avaient promis d’accompagner la première république noire dans ses efforts de reconstruction.
Dix ans plus tard, Haïti est loin d’être sorti du champ de ruine auquel il a été réduit. L'aide internationale tant promise est loin d'avoir atteint la cible, et elle tarde dans bien des cas à se concrétiser.
La pauvreté reste galopante et frappe durement une bonne partie de la population, contraignant les forces vives du pays à voyager vers des cieux plus prometteurs, en Amérique du Nord, en Europe, et dans bien d'autres pays voisins.
Les espoirs portés par de nouvelles personnalités au sommet de l’État ont été déçus, et le pays est plongé dans une crise profonde, sous fonds de corruption, de détournement des deniers publics, de favoritisme et de népotisme, ce qui exacerbe les tensions au sein de la population et conduit à des manifestations récurrentes dans le pays..
Malgré cette situation peu glorieuse, les Haïtiens de Montréal veulent croire en un avenir prometteur pour leur pays. La commémoration du 10e anniversaire du séisme de 2010 leur offre l’occasion de réfléchir sur les voies et moyens pour proposer des solutions novatrices susceptibles de contribuer à rebâtir un Haïti plus stable et plus prospère.
Pour cela, ils ont besoin d'être appuyés, relève Stéphane Lavoie qui soutient qu'il ne s'agit pas de « dicter à ce peuple ce qu'il doit faire », mais de l'accompagner dans le déploiement de ses idées et de ses efforts pour améliorer la situation d'Haïti.
Pendant deux jours, du 11 au 12 janvier, les membres de cette communautés à Montréal e