Description
Ce chiffre, issu du nouveau rapport de Campagne 2000, est révélateur d’un mal profond qui gangrène de nombreuses familles au Canada, malgré les politiques fédérales plutôt favorables à l’accroissement des subventions aux enfants et aux familles de la classe moyenne.
Rachel Gouin, porte-parole de la Ligue pour le bien-être de l’enfant du Canada, membre du réseau Campagne 2000. Crédit : Campagne 2000
La Ligue pour le bien-être de l’enfant du Canada est membre du réseau Campagne 2000. Rachel Gouin, une de ses porte-parole, présente dans l’entrevue qui suit les grandes lignes de ce rapport.
Quelques constats dégagés par le rapport
1,3 million d’enfants frappés par la pauvreté au Canada, dont 18,6 % ont moins de 18 ans.
462 300 des enfants concernés ont moins de 6 ans.
Les enfants des Premières Nations, inuit, métis, des minorités visibles et des familles immigrantes sont surreprésentés.
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parmi les causes de cette pauvreté, campagne 2000 mentionne :
Pour les Premières Nations, le colonialisme, les déplacements, les écoles résidentielles, les inégalités de financement qui ont contribué par le passé, et qui contribuent encore aujourd'hui à accentuer la pauvreté.
Pour les nouveaux arrivants, il y a plusieurs facteurs, dont les difficultés de logement, difficultés à trouver un emploi, problème de santé, le fait d’être une famille monoparentale, modicité des revenus.
Ce sont des contraintes qui peuvent avoir des effets dommageables pour les enfants : traumatismes, échec scolaire, effets à long terme sur la santé mentale et physique, précise Rachel Gouin.
« L’allocation canadienne pour enfant bonifiée du gouvernement libéral a contribué à une réduction de 11 % (145 730 enfants) de la pauvreté au Canada en 2015 et 2017, mais de 30 à 40 % des familles qui vivent sur les réserves au pays n’y accèdent pas, pourtant ils en ont le plus grand besoin. Les enfants dont les parents n’ont pas un statut régulier au Canada n’y ont pas également accès », constate-t-elle.
C’est ainsi que Campagne 2000 suggère que des efforts soient entrepris pour améliorer l’accès à cette allocation.
Les enfants d’immigrants, dont les parents ne sont pas en situation régulière au Canada, sont fortement touchés par la pauvreté. Crédit : iStock
Certaines provinces plus touchées que d’autres
La pauvreté infantile ne touche pas de la même façon les provinces canadiennes.
Avec un taux de 31,2 %, le Nunavut présente l’un des taux les plus élevés au pays, tandis que le Québec présente le taux le plus bas, soit 15,2 %.
Dans l’ensemble des provinces et territoires, il y a des poches de pauvreté au sein de certaines communautés bien ciblées.
Parmi les solutions susceptibles de permettre d’inverser cette tendance, Campagne 2000 propose au gouvernement, en plus d’améliorer l’accès aux allocations familiales,
de bonifier les transferts qui viennent rehausser les revenus des familles,
d’augmenter le salaire minimum,
d’accroître les services publics et de les rendre plus accessibles (régime public d’accès aux médicaments, service de garde universel, d’investir dans un dividende pour la dignité, à travers par exemple un supplément de près de 1800 $ par adulte et par enfant qui vivent en contexte de pauvreté).
De telles mesures sont susceptibles de conduire à la réduction de 50 % de la pauvreté au Canada d’ici 10 ans, mentionne Mme Gouin.
La pauvreté infantile est définie par le gouvernement du Canada selon un panier de consommation.
Rachel Gouin estime que cela ne permet pas de donner l’heure juste sur la situation, étant donné que certains enfants des réserves risquent de ne pas figurer dans le décompte.