Description
Dans ce nouvel épisode de ma série « quesaco: qu’est-ce que c’est ? », je parle de masculinité. Plus spécifiquement, je parle de ce que cela peut recouvrir, de la façon dont elle est construite socialement pour être réductrice et essentialiste à de nombreux égards. Je parle notamment du concept de masculinité toxique dont on entend beaucoup parler dans les cercles médiatiques et activistes et notamment en ligne. Dans cet épisode qui je l’espère sera intéressant pour vous, j’explique d’où vient cette expression, ce qu’elle recouvre et pourquoi je pense qu’il est nécessaire de complexifier et d’humaniser la masculinité, de la voir de façon beaucoup plus multidimensionnelle pour comprendre comment les dynamiques de domination jouent et subordonnent les genres, tant le dominé, que le dominant. Au final, il est important de s’interroger sur la façon dont la construction actuelle de la masculinité a des ramifications nocives pour la société dans son ensemble, tant au regard des conséquences destructrices liées notamment au maintien d’une homophobie latente, à la perpétuation du sexisme, de la mysogynie et de la culture du viol, qu’au regard de la vilification de la sensibilité masculine. Si les hommes en tant que groupe ont du pouvoir dans le système de domination qu’est le patriarcat cis-hetero, à l’intérieur de cette catégorie, tous les hommes n’ont pas le même pouvoir au niveau individuel. En effet il existe de potentielles hiérarchies au sein de la masculinité. La socialisation actuelle des hommes dénigre et subordonne certaines identités masculines notamment les masculinités noires, gays etc... C’est dire que l’interconnexion de facteurs tels que la race, la sexualité, la classe etc vont jouer un rôle prégnant dans l’accès ou le non-accès au privilège lié à la condition d’homme. NB: artwork de Olga Perelman