Ne lui dites pas que c’est une légende ! La modestie lui fera dire que ce qui est légendaire c’est sa maladresse (dans le jargon on dit “faire une jacky” 😅). Pourtant ce grand enfant de 67 ans force le respect👏. D’abord pour le vent de renouveau qu’il a apporté à Bleau en cherchant de nouvelles lignes, de nouveaux gestes, de nouvelles surprises à une lointaine époque où les spécialistes du bloc se comptaient sur les doigts d’une main. Ensuite parce qu’il a su prendre le train des compétitions très tôt et à contre-courant des têtes d’affiche de l’époque qui redoutaient que l’escalade devienne un sport comme les autres. Il participe à la toute première compétition internationale (Yalta, 1982, médaille d’argent), la première compétition en France (Vaulx-en-Velin, 1986), devient le premier champion de France (1988) etc. Enfin car il est devenu une référence (certains disent le “père”) de l’ouverture en compétition - ce métier qui consiste à créer des passages permettant de départager les meilleurs grimpeurs. Simple en apparence mais dont l’équation est un savant mélange d’expérience, de chance, d’organisation, de curiosité, de créativité... complétés par une excellente connaissance des athlètes et des contraintes de chaque évènement. Si vous vous demandez qui est le “maître des moovs”, j’espère que cet entretien vous donnera un petit aperçu de l’insatiable envie de jouer de Jacky. Allez bonne écoute et merci à Beal de soutenir ce podcast ! Dans cet épisode : “J’ai l’habitude de faire les choses sérieusement sans me prendre au sérieux.” “J’étais d’abord musicien.” “Je n’appartenais pas à cette caste.” “J’étais un peu mégalo et j’avais envie de laisser une trace.” “J’avais envie de changer l’image du bloc, de pousser les curseurs.” Jo Montchaussé : "passionné jusqu’au bout des ongles", première personne à l’inspirer. Alain Michaud et Alain Ghersen, des rencontres plus fugitives, avec "une part de rivalité". Les compétitions, le manifeste des 19, “j’avais envie d’essayer, ça me convenait bien.” Premières ouvertures en compétition, “c’était assez nul ce que je faisais mais je voyais que j’avais plein de trucs à apprendre.” “Le principal ennemi de quelqu’un qui a envie de faire quelque chose c’est soi-même, c’est pour ça que le côté joueur chez moi est indispensable.” “C’est bien d’être célèbre jusqu’à une certaine limite parce que les gens ne voient de toi que ce qu’ils ont envie de voir.” “A Karma [salle fédérale de la FFME] on a carte blanche pour pousser les grimpeurs dans leurs retranchements. J’essaye d’apporter un peu de folie.” “Ça me va très bien d’être dans l’ombre.” “Je ne suis plus capable aujourd’hui d’envisager un bloc de top niveau qui pourrait départager les athlètes, par contre je sais comment ça fonctionne au niveau de l’alchimie.” L’ouverture c’est l’art de l’incertitude (Tondé Katiyo) Comment rendre les épreuves de bloc plus lisibles pour le grand public ? A propos de la voie de vitesse - “5 secondes c’est hallucinant !” Je voulais la faire ressembler à de la course, pas de l’escalade. "La première fois que Laurent Laporte m’a vue avec une visseuse il était catastrophé. Je prends ça avec philosophie, j’ai deux mains gains gauches." Ses deux livres sur l’ouverture : My Keys To Route Setting et More Keys To Route Setting (dispo sur son site : http://jackygodoffe.com/book.html) Tant qu’on a une chance de changer les chose, il faut le faire (Laurent Laporte) “Une ouverture réussie doit susciter une émotion.” “Tous les ouvreurs au tout début étaient des forts grimpeurs, avec des fortes personnalités…” “Meme avec des qualités exceptionnelles on a jamais que ses qualit