Description
Quelle étrange coïncidence a donc placé, au cœur de notre actualité, quatre « prix » Nobel africains, et dans quel tourbillon d’ambivalences ?
Tristesse, à Nairobi, où le Kenya fait ses adieux à Wangari Maathai, ce samedi 8 octobre, sept ans, jour pour jour, après qu’elle soit devenue la première Africaine, lauréate du Prix Nobel de la Paix. Elle a consacré les meilleures de ses soixante-et-onze années d’existence à la lutte contre la déforestation, au développement durable, à la démocratie, aux droits de l’homme, aux droits de la femme, surtout !
Le Docteur Wangari Maathai a connu, dans son pays, l’humiliation, la violence policière, la prison. La nouvelle de sa disparition, le 25 septembre dernier, a déclenché un concert d’hommages, d’un bout à l’autre du globe terrestre. Son ultime coquetterie a été de refuser un cercueil, « pour éviter d’abatte un arbre ». Elle sera donc incinérée, ce samedi. Respect éternel à vous, grande dame !
Comme pour combler un peu l’immense vide que laisse la lauréate 2004, le jury Nobel a distingué, ce 7 octobre, deux Africaines du Liberia : Leymah Gbowee, travailleuse sociale, activiste de la paix, et Ellen Johnson-Sirleaf, chef de l’Etat.
Economiste d’envergure formée, notamment, à Harvard, directrice de banques et d’institutions prestigieuses de par le monde, Ellen Johnson-Sirleaf a, elle aussi, connu la brutalité policière et la prison, sous un régime indigne dont elle s’emploie, aujourd’hui, à réparer les dégâts sur le peuple et la terre du Liberia. Mérite-t-elle le prix Nobel de la paix ? Elle est en tout cas une source de fierté pour de nombreux Africains !
Mgr Desmond Tutu, Prix Nobel de la Paix 1984, célébrait, ce 7 octobre, ses 80 ans. Dans une confusion digne des gouvernements qui n’ont pas le courage d’assumer leurs mesquineries ordinaires, les autorités sud-africaines ont terni l’anniversaire du vieil homme, en poussant le Dalaï Lama à renoncer à faire le voyage du Cap, faute de visa. L’amitié avec la Chine, ici, se révèle très coûteuse pour l’image du pays de Nelson Mandela.
Desmond Tutu ne méritait pas cela ! Sa stature, il s’en est beaucoup servi pour aider à démanteler l’apartheid. Il a mis son charisme au service de la réconciliation de son peuple, au point de devenir une source d’inspiration pour d’autres pays. Il fait réellement la fierté de l’Afrique !
Monseigneur, oubliez donc « l’offense », et vous entendrez, porté par la brise vivifiante du Cap, le message d’amour que vous adressent les peuples africains !