Description
Paris, Bamako… ces capitales, dévastées par les jihadistes, mettent à mal le slogan « islam = religion de paix ».
Isabelle Jammot : Une semaine après Paris, c’est Bamako, la capitale du Mali, qui est attaquée par les terroristes. Une vingtaine de morts à l’hôtel Radisson Blu, à l’issue d’une prise d’otages qui a duré de longues heures. Et soudain, on a tous l’impression que plus personne n’est en sécurité, où que ce soit. Que dire ? Que faire ?
Jean-Baptiste Placca : D’abord, avoir le courage de désigner le mal par son nom. Et exiger de chacun qu’il assume ses responsabilités dans ce village planétaire. Il arrive un temps, dans la vie, où une société doit cesser de se mentir à elle-même, pour regarder les réalités en face. Et affronter la vérité, dans toute sa nudité. Tout le monde sait dans quelles franges de la société se recrutent les jihadistes. Il s’agit, ici, de demander aux parents, aux amis et aux voisins, non pas de faire de la délation, mais d’assumer leurs responsabilités vis-à-vis de la communauté nationale, et au-delà, en donnant l’alerte lorsqu’il est encore temps. C’est ainsi, et seulement ainsi qu’ils parviendront à protéger les intéressés contre les risques qu’ils prennent pour eux-mêmes et ceux qu’ils font courir à toute une nation. Comme au Mali. Comme en France.
Là-bas, comme ici, il devient épuisant d’entendre les parents dire, après que leurs rejetons terroristes ont ôté la vie à des dizaines ou à des centaines de personnes, que c’étaient des enfants sans histoire, des gamins polis et même gentils, bref, qu’ils ne comprennent pas comment ils ont pu commettre de tels attentats…
Cela peut être le cas… La surprise peut être justifiée ?
Oui. Mais lorsque votre fils n’a pas terminé ses études secondaires, qu’il n’a appris aucun métier, qu’il ne travaille pas mais disparaît puis réapparaît quelques semaines plus tard, sans aucune explication, et vous tend des liasses de billets d’argent – que vous acceptez, sans en demander l’origine –, vous, parents, ne pouvez feindre la surprise, lorsque l’on vous annonce qu’il a pris des gens en otages, tué des innocents, ou qu’il a fait sauter un bus. Vous, parents, ne pouvez prétendre que vous ne soupçonniez rien, et que votre fils, ce bon garçon, a dû avoir été envoûté !
Les parents ont une responsabilité première dans ce que deviennent leurs enfants. Les parents ont une responsabilité. Une de nos consœurs, ici à RFI, nous racontait, il y a trois jours, que lorsqu’elle était collégienne, elle a vu un de ses petits camarades, traîné au commissariat de police par sa mère, qui avait découvert qu’il vendait de la drogue.
D’aucuns diraient qu’elle a livré, ou même trahi son fils…
D’autres diraient qu’elle lui a sauvé la vie et, peut-être aussi, préservé la société d’un plus grand danger. Les premiers à savoir sont toujours les parents. Ils doivent, au minimum, soupçonner quelque chose d’anormal et s’en inquiéter. Ceux qui prétendent n’avoir pas vu leur gentil garçon tourner mal sont ceux qui ont démissionné de toute responsabilité, et feraient mieux de s’abstenir de pleurnicher devant les caméras, alors que les corps de ses victimes sont encore chauds.
Il est tout aussi épuisant d’entendre, après chaque attentat commis par ces jihadistes, les ministres de la religion musulmane proclamer que ces crimes n’ont rien à voir avec l’Islam, qui est une religion de paix. Une religion de paix devrait être aussi une religion qui accepte qu’il en existe d’autres, donc que les adeptes de ces autres religions ne soient pas tous des mécréants ou des infidèles.
Ce n’est, de toute façon, pas une prescription de l’islam…
Il n’empêche que des m