Où commence et où se termine le Grand Nord, cette région qui recouvre 40 % de la superficie du Canada? Commençons notre voyage en explorant cet immense territoire en compagnie du député fédéral d’origine crie Roméo Saganash et du politologue titulaire de la Chaire sur le développement durable du Nord, Thierry Rodon.

Le Grand Nord est une terre imprévisible où la tradition est confrontée à l’inévitable pression de la modernité. Pas facile d’affirmer son identité dans ce contexte, peu importe ses origines. La preuve avec Nadine St-Louis, une entrepreneure sociale aux racines micmaques, acadiennes et écossaises, et André Bourcier, un Québécois installé depuis 20 ans à Whitehorse, au Yukon.

Territoire de contrastes, le Grand Nord est souvent synonyme de liberté. La perception du monde, du temps et de l’espace y est radicalement différente. Un lieu qui a tout pour déboussoler celles et ceux qui s’y aventurent, comme l’artiste inuite Nancy Saunders et le photojournaliste Robert Fréchette.

Territoire de contrastes, le Grand Nord peut rimer avec un sentiment de liberté. Climat, culture, rapport au temps, ce lieu est souvent à l'origine d'un nouveau départ, à l’image de l’expérience vécue par les musiciens de Quantum Tangle, l'artiste Laakkuluk Williamson Bathory et un charpentier de Salluit.

Comment faire renaître des croyances évanouies et méprisées pendant des siècles? C’est aujourd’hui la mission du peuple inuit, acculturé pendant 200 ans par l’Église puis par l’État. Les anthropologues Serge Bouchard et Lisa Koperqualuk sont chacun déterminés à aider les Inuits à retrouver leurs repères et à reconquérir leur culture.

Parler de santé dans le Grand Nord revient souvent à en souligner les problèmes. Pourtant, cet environnement hostile est aussi le lieu de petits miracles quotidiens accomplis par des praticiens dévoués, comme dans le village de Salluit, au Nunavik. Le médecin et poète Jean Désy et le premier chirurgien autochtone québécois, Stanley Vollant, racontent leur expérience.

Que ce soit le travail, l’éducation ou une quête personnelle, les raisons de l’exil, dans le Nord pour les uns, dans le Sud pour les autres, sont variées. Chaque exil est un déracinement, comme l’expliquent la poétesse Joséphine Bacon et Daniel Chartier, titulaire de la Chaire de recherche sur l'imaginaire du Nord, de l'hiver et de l'Arctique.

Le système de justice n’est pas adapté à la réalité du Grand Nord, expliquent Mylène Jaccoud, criminologue et auteure de « Justice blanche au Nunavik », et Lisa Koperqualuk, anthropologue. Elles parlent de la réalité du terrain pour comprendre ce que vivent les policiers, les avocats, mais surtout les prévenus.

Le Grand Nord connaît un baby-boom qui pose un grand défi démographique. Comment développer ce territoire pour les générations futures? Faut-il exploiter les richesses naturelles ou bien s'ouvrir au Sud et miser sur le tourisme et la culture inuite, comme à Kuujjuaq et Iqaluit? Beatrice Deer, artiste-compositrice, et Jean-François Arteau, avocat, donnent des pistes de réflexion.

Dès le 2 novembre