Description
#30 Accoucher et résister à Abya Yala avec Mounia El Kotni
Cet épisode est le 2e volet de notre série Naissances et il est consacré à la résistance des accoucheuses d’Abya Yala, nom autochtone des Amériques.
Contrairement à ce que l’on croit souvent, la naissance à l’hôpital n’est ni indispensable ni forcément ce qu’il y a de mieux pour les femmes et les bébés. Pendant des millénaires et encore aujourd’hui dans beaucoup de régions du monde, les femmes ont mis et mettent au monde leurs enfants sans passer par l’hôpital, seules ou avec l’aide de leurs proches et d’accoucheuses, sans que cela nuise à leur santé ni à celle de leurs enfants.
Dans le premier volet, nous avons vu comment la colonisation d’Abya Yala par les Européens depuis le 15e siècle a impacté les coloniséEs jusque dans leur corps. Les colonisateurs dominent par la conquête des terres et l’appropriation des richesses mais aussi par le contrôle des naissances. Ces inégalités se transforment mais persistent jusqu’à nos jours. C’est que le sociologue péruvien Aníbal Quijano appelle la colonialité du pouvoir.
Aujourd’hui, nous verrons que cette colonialité persiste et impacte nos façons de mettre au monde. Nous allons évoquer cette histoire avec la chercheuse Mounia El Kotni, qui nous parlera notamment d’une région du sud du Mexique, le Chiapas, à la frontière avec le Guatemala, ou vivent les peuples originaires mayas.
Nous entendrons aussi les voix d’accoucheuses du Chiapas, du Yucatán, un autre état mexicain, situé dans la péninsule du même nom et à forte population autochtone aussi, et enfin dans la région de Cauca, dans le Pacifique colombien. D’origine autochtone et afro pour la plupart, ces femmes sont en réalité le plus souvent des guérisseuses, des spécialistes de la santé féminine et infantile dans leur globalité. Elles accompagnent les femmes de la puberté à la ménopause, elles savent préparer des concoctions, des breuvages et des rituels de guérison de maladies physiques et mentales. Par leur écoute, leurs connaissances des maladies et des plantes, elles soignent et guérissent les maux dont souffrent les membres de leurs communautés, qu’elles connaissent depuis leur naissance.
Références:
OMIECH, Yo no quiero curso. Parteras tradicionales de Chiapas, 2020.
Parteras tradicionales de Cauca Colombia, 2018.
El don de las parteras mayas, Documental producido en el Proyecto de Cooperación Italia-México: El Tiempo de la Sobada, 2005-2007. www.areas.fvg.it
Natalia Lafourcade, Hasta la raíz, 2015.
Site de Mounia El Kotni.
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