Description
Une ancienne ville minière du Québec dont le nom apparaît ostracisé internationalement demande à ses 7000 résidents de soumettre des suggestions pour qu'elle puisse se choisir un nouveau nom en 2020.
La petite capitale mondiale de l'extraction du dangereux minerai qui serait responsable aujourd'hui au Canada du tiers de toutes les maladies pulmonaires liées au travail tente de changer de nom et d'image pour relancer son économie locale.
La respiration des fibres d'amiante peut être mortelle et causer différents types de cancer qui tuent des dizaines de milliers de personnes chaque année dans le monde.
La ville d'Asbestos et l'ancienne mine d'extraction du minerai sont situées à environ 150 kilomètres à l'est de Montréal.
Un nom maléfique qui ne peut être blanchi
PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-FRANÇOIS DUMAS
Les responsables de la ville affirment que le nom ne cause que des ennuis et qu'il est temps pour un changement.
Ce nom de la ville vient du mot anglais pour l'amiante, asbestos ou « asbeste » en ancien français, lui-même étant à l'origine un mot grec signifiant : incombustible.
« Il y a vraiment une perception négative au sujet de l'amiante », déclare le maire Hugues Grimard à CBC News, faisant référence au minerai largement interdit dans les pays développés et qui a été extraite dans cette région du Québec pendant plus d'un siècle.
« Nous avons perdu des entreprises qui ne veulent pas s'établir ici à cause du nom », ajoute-t-il.
Il explique qu'un jour, dans l'Ohio, un homme engagé dans le développement économique a refusé de saisir une carte d'affaires municipale à cause du nom de la ville.
Au cours des dernières années, les fonctionnaires ont essayé d'améliorer l'image de la ville avec un nouveau slogan et de nouvelles couleurs. Mais, malgré tous leurs efforts, le nom est chargé de connotations négatives, conclut le maire.
La ville d'Asbestos avec ses montagnes de résidus miniers Photo : Radio-Canada
Un changement de nom annoncé mercredi sur Facebook
L'annonce sur le réseau social a rapidement suscité des centaines de commentaires, certains soutenant l'idée et d'autres s'élevant contre la démarche du conseil municipal.
Plusieurs ont qualifié cette idée d'absurde ou d'insulte à l'histoire de la ville, mais Alain Perron-Grondin, de la ville voisine de Thetford Mines, était parmi ceux qui ont exprimé leur appui. Il l'a décrit comme un « geste courageux et logique ».
D'autres ont suggéré une gamme de noms de remplacement, du sérieux à l'humoristique. Parmi les suggestions, mentionnons Ville des Trois-Lacs, Nobestos, Amianteville, Asbestos 2.0 et Poumontousse.
Interdiction de l’amiante au Canada depuis 2018, mais en partie
Le Canada interdit maintenant l’amiante dans les nouvelles constructions et les rénovations. Ottawa a toutefois été lent à reconnaître les menaces posées par l’amiante, peut-être parce que pendant très longtemps, il se retrouvait au cœur du développement économique du Québec, en particulier.
Les mines d’amiante ont été exploitées au pays de la fin des années 1800 jusqu’en 2011.
De nouvelles règles ont donc été adoptées par le Canada en 2018 concernant l'amiante, mais elles contiennent plusieurs exemptions... Une des exemptions va permettre l’exploitation de montagnes de résidus miniers qui contiennent encore jusqu’à 40 % de dangereuses fibres d’amiante.
Le gouvernement québécois a récemment confié un mandat d’enquête au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) visant à déterminer de manière scientifique si les 800 millions de tonnes de déchets laissés par l’industrie de l’amiante peuvent être commercialisés ou non de manière sécuritaire.
Originaire du Panama, Ginella Massa est la première Afrolatino-Américaine et la première femme portant le hidjab à la télévision canadienne.
Avec plus de 10 ans d'expérience en coulisses et en ondes, Ginella a travaillé, tant au niveau local que national, à la télévision et à la radio.
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