Description
Le passage dans l’autre monde s’effectue en draisine. La persistance de modulation du roulement du wagonnet introduit peu à peu le spectateur à la conscience du sonore du film. La découverte du reste suivra, ou pas, car le reste du sonore ne sera plus jamais autant souligné. La projection unique ne suffit pas à faire apparaître le son; il serait nécessaire de faire retour plusieurs fois sur l’écoute. Pour être repéré, le son nécessite une réécoute. Or le cinéma travaille savamment à faire disparaître la conscience de ses sons. Ou plutôt, c’est le synchronisme, comme résolution mutuelle (son d’une image et image d’un son) qui enfouit le sonore dans son effet de fusion. Dès la première scène, la matérialisation du silence par les échos lointains engage notre attention. Le dépaysement demeure tout au long de la longue quête que constitue le film. Ici, le son n’arrive jamais pour rassurer, tout surgissement conduit au silence et avec lui l’attente inquiète se prolonge.
Avec :
Daniel Deshays, ingénieur du son
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