SEVERINE KODJO-GRANDVAUX // Devenir Tout-Vivants : condition cosmique et humanisme animiste
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Description
Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta Moussanang.Soutenir le podcast : https://www.helloasso.com/associations/generation-afrotopia/formulaires/1Les ressources : https://afrotopiques.mystrikingly.com/Dans cet épisode je reçois la philosophe Séverine Kodjo-Grandvaux, pour une discussion autour de son livre « Devenir vivants ».Séverine Kodjo-Grandvaux propose une lecture de l’origine de la crise de la Modernité occidentale, qu’elle localise, comme d’autres, dans la blessure narcissique de la découverte de l’héliocentrisme (en gros, l’idée que l’homme n’est pas le centre de l’univers). Cette blessure aurait favorisé un repli sur terre, qui a motivé la conquête du monde, d’un monde à posséder, à maîtriser, un monde à coloniser. Bref, le monde tel qu’on le connait. Par conséquent, même notre conception de l’écologie qui relie l’humain et la nature, ne nous permet pas de sortir véritablement de la crise, car cette écologie telle que nous la pensons, reste géolocalisée, c’est une écologie terrestre, qui ne nous relie pas à l’univers et à son infinité. Or, pour Séverine Kodjo-Grandvaux, tout l’enjeu est précisément de partir du lieu de la blessure, du lieu de la séparation, pour entamer la réparation du lien profond qui unit tous les êtres. Pour cela, la philosophe nous rappelle à notre condition cosmique, nous sommes les enfants des étoiles. Elle rappelle que nous avons en commun, dans notre composition chimique, un grand nombre d’éléments avec tout le vivant, avec le Tout-Vivant. Penser à partir de la notion de Tout-Vivant, nous permet de construire un humanisme qui n’est pas anthropocentré, mais un humanisme qui relie tout ce qui est animé : monde animal, monde végétal et monde minéral. En somme, un humanisme animiste.Situer la question de l’écologie sur plan cosmique, nous permet de voir que la crise que nous vivons n’est pas seulement une crise écologique, environnementale, mais que c’est une crise plus profonde, une crise de la résonance. A l’écologie traditionnelle, Séverine Kodjo-Grandvaux propose de substituer l’écho-logie (E-C-H-O), c’est à dire de chercher une nouvelle manière d’entrer en résonance au monde. Parce que c’est en réparant notre lien au cosmos, que l’on pourrait relever le défi de faire monde en commun. Dans cet échange, on cite les travaux de Malcom Ferdinand, Emanuele Coccia, Hartmut Rosa, Valérie Cabanes, Edouard Glissant, ou encore de l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan.Cet épisode a été enregistré en Février 2021, au moment de la publication du livre, mais j’étais trop débordée pour faire le montage plus tôt.Bonne écoute ! Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.