Boobz - Épisode 1 - Je suis fatiguée
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Description
« Je suis fatiguée...» . Cette phrase semble interdite dans la bouche d’une mère qui a choisi d’être dans le maternage proximal et d’allaiter de surcroît. . On m’a dit « Donne le biberon ça te faciliterait la vie », ou bien « Tu peux le laisser pour qu’il s’habitue à ton absence », ou encore « Tu ne seras pas toujours là pour lui, il faudra qu’il fasse sans toi à un moment. » ou le mieux « Tu as choisi ce mode de vie hin » . Être dans le maternage proximal et privilégier le bien-être de son enfant ne signifie qu’il faille négliger ses propres besoins. . Ces dernières semaines chez moi c’est un tourbillon émotionnel pour mon fils comme pour moi. . Il a 2 ans et il est en pleine acquisition et qui dit acquisition dit proximité ++++ . C’est énergivore mais je me dois d’être disponible pour lui. . Mais au même titre qu’une maman qui donnerait le biberon, ne serait pas dans le maternage proximal, je ressens des choses. . Il m’arrive aussi d’être fatiguée, il m’arrive de vouloir avoir du temps pour moi. Il m’arrive d’être « contente » quand je me retrouve moi et moi-même. . Et… JE NE CULPABILISE PAS ! . Du moins je ne culpabilise plus… il m’aura fallu plus d’un an pour partir de chez moi pour décompresser, déposer mon cerveau et ne pas me dire « Oh mais quelle égoïste tu fais, ton fils a besoin de toi ». . J’ai appris à ne plus être une entité unique, mais à faire le distinguo entre ma « part » de mère et ma part de « femme ». . J’ai compris que pour être bien avec mon enfant, je devais être bien avec moi-même aussi, mais qu’en aucun cas cela voulait dire que je n’aimais pas mon enfant. . Le temps que je prends pour moi, afin de me « ressourcer et me retrouver » est précieux, pour avoir cette balance à l’équilibre. . Le conditionnement (j’en reviens à lui) dans lequel j’ai grandi m’aurait poussé à un moment de « faiblesse » à lâcher tout ce que j’ai mis en place depuis 2 ans. . Je vais pas te mentir, dans les moments où je ne me sentais pas très bien, j’ai remis en question notre mode de fonctionnement, j’ai remis en question l’allaitement en disant « Et si il n’était plus allaité, ça serait plus simple… » et je me suis ravisée. . Je me suis dis « Tu as le droit de douter, tu n’es pas infaillible, tu n’en es pas moins une mère qui donne tout ce qu’elle peut à son enfant » et je souffle. . A nouveau, j’ai la chance d’être entourée et soutenue, ce qui est, comme je le dis régulièrement, est la clé pour poursuivre dans cette voie sereinement. . J’aurai, je le sais bien, d’autres moments de faiblesse, d’autres moments où je n’en pourrais plus, d’autres moments où ma patience sera mise à rude épreuve, mais son sourire, son épanouissement et sa sérénité me rappeleront à l’ordre pour me dire que tout ce que je fais n’est pas vain. . M’écouter pour mieux nous retrouver, sans culpabiliser, sera demain ma plus belle récompense.