Ce côté-là. ? Quelques portraits, et le Prix Goncourt
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Description
durée : 01:48:44 - Ce côté-là. ? Quelques portraits, et le Prix Goncourt - par : Philippe Garbit - Durant huit années, jour et nuit, nuit et jour, Céleste Albaret prend soin de Marcel Proust. Plus qu'une simple gouvernante, elle l'épaule dans la rédaction de son oeuvre. Dans cet épisode, elle se confie sur l'entourage de l'écrivain, de tempérament solitaire. Depuis de longues semaines, Georges Belmont passe de longues après-midi chez Céleste Albaret. Nous sommes au début des années 1970, il l'interroge et enregistre ces entretiens historiques. Les souvenirs de celle qui fut la gouvernante de Marcel Proust seront publiés en 1973 chez Robert Laffont, sous le titre Monsieur Proust. Quelques années plus tôt, en 1966, paraît une biographie de l'écrivain français signée George D. Painter, intitulée Marcel Proust. * Certes, Marcel Proust était un être solitaire, et à part sa fidèle servante Céleste Albaret, rares étaient ceux qui gravitaient autour de l'écrivain. Un des personnages ayant marqué la vie de Marcel Proust est le dandy Robert de Montesquiou, qui l'introduit dans les cercles aristocratiques parisiens. Le comte permet au jeune écrivain de faire ses premières armes, d'entrer dans la haute société et aussi de porter un regard d'esthète sur la société. Il aurait même servi de modèle pour le personnage du baron de Charlus dans La Recherche. Mais quelle était vraiment la nature de cette relation entre les deux hommes ?  Montesquiou était un châtelain, un châtelain de campagne. Proust portait en lui le besoin d'étudier à fond Robert de Montesquiou. C'était un poète, il avait de beaux vers. (...) Proust souriait quand il parlait de Montesquiou. Mais Montesquiou se croyait supérieur à tout le monde, il se prenait pour Dieu ! Mais Proust l'aimait beaucoup. **Céleste Albaret ** De seize ans son aîné, Robert de Montesquiou possède une culture encyclopédique. Il fait découvrir de nombreux auteurs à Marcel Proust : des échanges de service, une grande amitié parfois orageuse, un respect mutuel, mais aucune liaison plus intime entre les deux hommes.  Proust avait en lui, à sa naissance et en sa nature, le monarque, le grand seigneur, en tout et pour tout. Un jour, nous regardions ses photographies, et il m'a dit : "Que pensez-vous de cet enfant ?". Je lui ai répondu qu'il était très beau : "Quel prince !", et je le pensais ! Et en fait, c'était bien lui sur la photo ! **Céleste Albaret ** Le metteur en scène Ivan Morane prépare actuellement un spectacle inspiré du livre des entretiens de Céleste Albaret menés par Georges Belmont : Monsieur Proust. Le personnage de Céleste Albaret est un personnage éminemment théâtral, parce que ce qui ressort de ces entretiens, c'est qu'elle met en scène Marcel Proust. Ce rapport tendre, presque d'amour, au sens le plus noble du terme, est un magnifique rapport théâtral. Ivan Morane Elle a toute la profondeur d'un personnage théâtral. Elle n'a pas une unicité : on sent, en l'entendant, en entendant les inflexions de sa voix, tout ce qu'elle ne dit pas. Et ça c'est le théâtre : exprimer ce qui n'est pas dit par le texte. **Ivan Morane ** Proust lui demandait souvent d'imiter des personnages qui venaient chez lui. Il y a quelque chose de la "comedia del arte" dans leur relation. Ivan Morane Avant sa mort, Proust a fait à Céleste une sorte d'aveu. Il lui a dit "Je vous ai aimés, vous êtes mes enfants". Dans cette sincérité, on passe du "jeu" au "je". Elle préserve Proust et ne dit pas tout, et en même temps, elle fait des aveux. Et c'est nécessaire d'offrir cela à un public théâtral, parce que Proust est un mythe. Ivan Morane - réalisé par : Clotilde PIVIN
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durée : 01:48:57 - L'installation boulevard Haussmann - En 1914, Céleste Albaret commence à travailler pour Marcel Proust. Elle lui prépare ses repas, prend soin de son intérieur. Le jeune femme débute son service au 102 boulevard Haussmann, et les deux personnages se lient d'amitié. Céleste...
Published 08/11/19