Pression parentale : je veux faire “Pouce”
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Description
L’histoire que je vais te raconter, c’est peut-être la tienne… ou celle de ta sœur, de ton pote, de ta boulangère, de ton collègue, de ta moitié ou de la mère de famille désemparée que tu croises au supermarché. Cette histoire est inspirée de ma vie et de celles d’autres parents plus qu’imparfaits. Pour accéder à la version audio de cet article, clique sur “Play” ou clique sur “télécharger” juste en-dessous pour enregistrer le podcast : C’est un matin qui ressemble à tous les autres C’est un matin qui ressemble à tous les autres. Le réveil sonne, je n’ai pas envie d’ouvrir les yeux. Mais je dois réveiller la maisonnée, effectuer les tâches du matin et espérer être à l’heure au travail. Je secoue ma moitié une fois, deux fois… Je file sous la douche. Je tourne le robinet. Il faut que je me dépêche. Faire vite, mais bien. L’eau presque brûlante qui coule le long de mon corps me rappelle que je suis bel et bien vivante. Je commence à ouvrir les yeux et à sentir mes muscles se désengourdir. Machinalement, ma main se pose sur la bouteille de shampoing quand je me souviens que j’ai pris comme résolution de “sauver le monde” (bien que je n’ai pas encore trouvé comment me sauver moi…) en investissant dans un shampoing solide qui rend mes cheveux plats et poisseux. J’hésite une seconde… La planète attendra le prochain shampoing. Je me shampouine la tête. Il faut que je me dépêche. Faire vite, mais bien. Je reste sous l’eau Je reste sous l’eau. J’aimerais que ce moment ne s’arrête jamais. Je me sens si bien… Et si mal à la fois. Tout s’embrouille dans ma tête. J’ai l’impression d’échouer, de faire tout de travers. Je vis mal cette pression parentale. Je réalise avec désarroi le faussé entre mes valeurs et ce que j’exprime au quotidien à travers mes paroles et mes actes. Le constat est accablant, je me trouve tellement nulle et incapable. Incapable d’utiliser ce foutu shampoing zéro-déchet. Incapable de me trouver belle. Incapable de gérer ne serait-ce qu’un enfant. Incapable de gérer mes émotions (et moi qui pensais que c’était réservé aux enfants…). Incapable de m’occuper de la maison comme je voudrais. Incapable de cuisiner tous les repas “maison, bio et local”. Incapable d’être bonne dans mon travail. Incapable de prendre du temps pour ceux que j’aime. J’attrape mon savon. Solide cette fois.  Il faut que je me dépêche. Faire vite, mais bien. Je reste sous l’eau. Ce calme (avant la tempête) me fait penser à avant. Quand nous étions deux et que tout était simple, que cette pression parentale était inexistante. Je me rappelle avec nostalgie qu’à cette époque, nous ne nous disputions pas pour des dents non brossées et nous ne nous esclaffions pas non plus pour un c**a dans un pot. Le week-end, nous ne regardions pas l’heure pour aller dormir. Et personne ne nous tirait du sommeil le matin. Nous étions libres d’aller au ciné ou sortir prendre un verre quand bon nous semblait. En fait, nous prenions la vie comme elle venait. Où est ma vie d’avant ? Je réalise alors tristement que ma vie d’avant me m… M***e, je n’ai même pas terminé ma pensée que la voici qu’elle surgit ! Sournoise et mesquine… Cette garce de culpabilité. Elle ne me lâchera donc pas ! Sa voix détestable me dit “Tu te rends compte de ce que tu oses penser ? Cette pression parentale, tu l’as bien voulue ! Tu n’es qu’une enfant gâtée qui ne se rend même pas compte de la chance qu’elle a d’avoir un enfant ! Et comment as-tu osé utiliser ce shampoing dégueulasse pour toi et ta planète, t’es idiote ou quoi ? Et la maison, on en parle ou pas ? En fait votre salon, c’est une salle de jeux, c’est ça ? Vu l’état, on se demande si t’as pas plusieurs gosses. D’a