MON NOM EST PERSONNE : Quand Terence Hill devenait quelqu'un
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Description
Terence Hill s'est majoritairement fait connaître en s'associant avec Bud Spencer pour un duo ayant essaimé le buddy movie à l'italienne bon enfant. Avant cela, il n'était personne. Littéralement dans l'un des meilleurs westerns spaghetti. Mon nom est Personne est même à part dans ce registre, quand il s'essaie à un ton de fable picaresque en associant un cow-boy buissonnier et un flingueur de légende. Mais aussi une remise à zéro des compteurs entre l'Amérique et l'Italie. En 1973, Hill est déjà une star en italie avec trois Trinita, fin de règne potache du western à l'italienne. En invitant Henry Fonda, et avec lui toute une mythologie américaine, Mon nom est Personne est un ultime acte de déférence, un adieu aussi épique que décontracté d'un cinéma européen à ses fondations hollywoodiennes. Que ce soit par des clins d'œil à La horde sauvage- jusqu'à faire figurer le nom de son réalisateur sur une tombe -ou en prenant au pied de la lettre « Quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende !», fameuse réplique de L'Homme qui a tué Liberty Valence, pour en faire son sujet. En découle un splendide Il était une autre fois dans l'Ouest, adoubé par un Sergio Leone omniprésent sur le film de Tonino Valerii, de sa participation au scénario au rythme déconstruit en passant par une des plus mémorables B.O d'Ennio Morricone. Hill y est magnifique en Sancho Pança déconneur mais philosophe, accompagnant un pistolero à l'ancienne dans son dernier baroud d'honneur : sa présence burlesque ne laisse pas voir venir l'inattendue mélancolie qui gagne un film sur la fin d'un monde et d'un genre. 50 ans après sa première sortie, ses images étincèlent dans une ressortie en version restaurée, mais lustrée par la patine d'une nostalgie crève-cœur pour un western décalé et flamboyant, comme il ne s'en fera plus ensuite.   En salles le 20 décembre. Retrouvez le PopCorn d'Alex Masson, tous les mercredis à 9h30 et en replay !
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