« En regardant nos listes, je vois que cette sculpture qui représentait son fils fait partie de la spoliation ; là, c’est un choc pour tout le monde. »  

« L’atelier est absolument vide, totalement saccagé. Cent-quarante sculptures disparaissent, mais également les lits, les tables, les chaises, les petites cuillères, les rideaux, ses vêtements. Tout. » 

Les peupliers, Arbres et Composition de Fédor Löwenstein, spoliés à l’artiste.   « En regardant les négatifs de la prise de vue des Allemands, nous avons pu détecter une signature ».  

Archives littéraires et personnelles, spoliées à Michel Georges-Michel.   « Imaginez qu’il y a là des dessins de Matisse, Hélène Perdriat, Picasso, et… des dizaines de lettres d’amour ».  

L’Odorat, Manufacture royale de Mortlake, spoliée à la famille Drey.  « Tout le monde savait que les propriétaires étaient juifs et qu’on était en train de les déposséder ».  

Nature morte au jambon de Floris van Schooten et Mets, fruits et verres sur une table de Pieter Binoit, spoliés à Mathilde Javal.   « Le téléphone a sonné, c’étaient les Généalogistes de France ».   

Rosiers sous les arbres de Gustav Klimt, spolié à Nora Stiasny.   « Cette vente lui aurait permis d’émigrer, et lui aurait certainement sauvé la vie ».   

Nus dans un paysage de Max Pechstein, spolié à Hugo Simon. « Ma mère m’a dit : ne parle jamais de cela à personne ».   

Histoires d’œuvres spoliées pendant la période nazie. Retracer l’itinéraire d’un tableau ou d’une archive, c’est restaurer le souvenir de ceux que l’idéologie nazie voulait anéantir. Six enquêtes au long cours, au cœur de la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945.