Eureka 43 – Ma valeur #2 – Le goût de l’effort
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Description
Après avoir parlé du plaisir d’apprendre hier, je vous dévoile ma seconde valeur. Il s’agit du goût de l’effort.Pendant très longtemps, j’ai pensé que le goût de l’effort était lié aux nombres d’heures que l’on travaille. Qu’en fait, tout était une question de volume!Mais j’ai changé de perspective en devenant professeur. En effet, pour être le meilleur devant les élèves, cela ne m’aidera pas du tout de travailler mon cours du lendemain jusque minuit. Ce n’est tout simplement pas une stratégie qui fonctionne. Il vaut mieux que j’aille dormir tôt pour avoir plein d’énergie en classe et avoir la lucidité pour prendre les bonnes décisions au bon moment. En fait, être professeur, c’est un peu être comme un sportif. Il faut une phase de préparation, une phase de récupération et une phase de compétition quand on est devant la classe. L’objectif est d’être le meilleur possible devant la classe durant la journée de classe.  Alors, si je suis si attaché au goût de l’effort, mais que je ne peux pas simplement le rattacher à un volume d’heures, qu’est-ce que ça veut vraiment dire?Voici trois “moments” dans lequel j’essaie de développer le goût de l’effort. J’essaie de le transmettre aux élèves, mais également de me l’appliquer à moi-même: * Le premier point : il faut s’y mettre… c’est sûrement le plus difficile. Prenons un exemple, quand la journée commence, qu’on est encore un peu fatigué, on a tendance à ne pas vouloir s’y mettre tout de suite, à discuter avec son voisin. Pour faciliter la mise au travail, j’utilise en classe des outils pour motiver extrinsèquement les élèves comme par exemple distribuer des bons points à ceux qui se sont mis au travail rapidement. Pour les adultes, comme pour les enfants, ce qui fonctionne également très bien, ce sont les rituels ou les habitudes… Je sais que je dois faire telle activité à telle heure tous les soirs, je n’ai pas à réfléchir si j’ai envie ou pas, c’est juste ce que je dois faire si je veux atteindre mon objectif.* Le deuxième point : c’est persévérer, ne pas renoncer devant les difficultés. Je suis très surpris par ce que j’entends dans la bouche d’enfant qui ne sont pourtant pas très âgés : de toute façon, je ne vais pas y arriver, je n’y arrive pas, je suis nul ! C’est à ce moment-là que j’interviens pour l’aider à trouver une solution, pour qu’il ait le déclic, pour le valoriser. Nous parlerons plus longuement demain puisque c’est très lié à la troisième valeur que je vous présenterai dans le prochain épisode.* Le troisième point, c’est terminer ce que l’on a commencé. Il arrive un moment où on en a tout simplement marre de ce que l’on est en train de faire. Sauf, que si on n’a pas fini, il faut poursuivre malgré tout… On abandonne non pas parce que l’on est face à une difficulté, mais parce qu’on a perdu l’envie, la motivation. A ce moment-là, j’essaie d’aider les élèves à imaginer le travail quand il sera fini, ce que cela leur apportera comme plaisir et comme fierté. Après le plaisir d’apprendre, le goût de l’effort aujourd’hui, nous découvrirons demain la 3ème valeur qui m’anime.