Eureka 45 – Ma valeur #3 – La confiance en soi
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Description
Quand je me suis reconverti en tant que professeur des écoles, je me suis posé une question, une question essentielle à laquelle j’ai mis du temps à trouver ma réponse.  Cette question, c’est : « a quoi sert l’école? »  Lorsque j’ai trouvé ma réponse à cette question, ma détermination à réussir ma reconversion s’en est trouvée décuplée. Ma réponse a cette question, c’est « Ouvrir le champ des possibles ». En effet, pour moi, il est essentiel que l’école permette aux enfants de leur donner les outils pour qu’ils puissent se créer des opportunités, qu’ils rendent possible ce qui leur semblait impossible jusque là, leur donner l’inspiration et l’envie de réussir et le fait de croire qu’ils peuvent y arriver. Ainsi, après le plaisir d’apprendre et le goût de l’effort, ma troisième valeur est « la confiance en soi ». Durant mes premiers jours devant mes élèves, quelque chose m’a beaucoup surpris. J’étais en classe de CM2 et dès le début de l’année, des élèves me disaient : « De toute façon, je suis nul en maths, je n’y arriverai jamais… ». J’ai été très surpris car je n’avais pas idée que ce sentiment d’être incapable de réussir soit déjà aussi ancrée et avec plus d’expériences je m’aperçois que je rencontre déjà ce sentiment dans une moindre mesure dès le CP!  Ce sont des perceptions d’eux-mêmes contre lesquels j’essaie de me battre au quotidien. Vous savez que je suis très attaché à l’état d’esprit de développement de Carol Dweck dont nous avons parlé dans l’épisode n°7 et j’ai à titre personnel, un exemple qui me fait me rappeler que tout est possible. Quand j’étais collégien et lycéen, je me suis toujours considéré comme nul en allemand, je ne comprenais rien à cette langue qui semblait littéralement infernale. J’ai galéré de la 4ème à la terminale et c’est en tombant sur un professeur d’allemand extraordinaire en classes préparatoires que j’ai réussi à progresser et à prendre du plaisir à étudier cette langue. Et aujourd’hui, même si je n’ai plus le loisir de pratiquer cette langue au quotidien, je prends plus de plaisir à parler allemand qu’à parler anglais. Alors, quand j’entends des élèves me dire qu’ils sont nuls en maths, qu’ils n’y arriveront jamais, j’essaie de tout faire pour changer leur perception d’eux-mêmes.  En effet, la perception que les élèves ont d’eux-mêmes est crucial pour leur réussite. Je cite un extrait du livre de François Taddéi : « Apprendre au XXIème siècle » qui raconte une expérience très frappante: “Prétendant donner aux élèves un même exercice, on donne à la moitié d’une classe un exercice facile, à l’autre un exercice infaisable. La première moitié réussit, la seconde échoue. On reproduit le dispositif, avec la même répartition, une deuxième fois. Résultat identique. Puis on donne un troisième exercice qui est cette fois relativement facile et identique pour tout le monde. Eh bien, 80 % des élèves vont le réussir, 20 % vont le rater – ces derniers appartenant tous à la moitié de classe qui a échoué précédemment. Habituez-vous à réussir, vous aurez plus de chances de réussir. Habituez-vous à être en situation d’échec, vous risquez d’échouer « sans raisons » objectives.” Et là, le rôle des enseignants est majeur, notamment le regard qu’ils portent sur leurs élèves. Je cite à nouveau. “Si on affirme à un enseignant qu’il a quelques élèves géniaux, que ce soit vrai ou non,