Laïcité républicaine, Devoir de Mémoire et Justice humaine (2/2)  
Listen now
Description
Trois concepts, Laïcité républicaine, Devoir de Mémoire et Justice humaine, pour cette deuxième chronique dévolue à l’essai Pour un humanisme universel de Jean-Michel Quillardet (Éditions Dervy). La laïcité, explique-t-il, c’est la liberté de penser, la liberté d’opinion, la liberté de croyance, la liberté de croire ou de ne pas croire, la liberté de conscience : « Les Églises et les religions sont ainsi restituées dans la sphère uniquement privée, dans laquelle le domaine public n’a pas à intervenir de quelque façon que ce soit, sauf pour faire respecter les grandes lois républicaines et en particulier la liberté de conscience. » Hélas, ce principe n’est pas d’application dans tous les pays. Ainsi, les nouveaux présidents des USA prêtent toujours serment sur l’une ou l’autre bible, en Belgique, l’Église est omniprésente dans maints rouages de la Nation, dans l’enseignement et le financement des cultes, par exemple. L’auteur insiste : « La laïcité républicaine, c’est dire toujours que nous sommes, avant d’être juifs, musulmans, catholiques, protestants, athées, agnostiques, francs-maçons, etc., d’abord et avant tout des citoyens », l’auteur clame encore que « le totalitarisme de la foi viole constamment la liberté de penser et la liberté de choisir ses propres certitudes ou interrogations. » Jean-Michel Quillardet (Photo Fréquence Terre) Cependant, pour Jean-Michel Quillardet, la laïcité ne peut pas se résumer qu’à la séparation de l’État et des Églises, « c’est aussi une vision d’une société égalitaire qui considère l’individu d’abord comme un citoyen en fonction de son humanité et non de son appartenance à tel ou tel groupe culturel ou ethnique. » Encore plus concrètement, il déclare que « tant que la population, pauvre, précarisée, non instruite et non éduquée existera, la laïcité, idée émancipatrice pour l’être humain, ne pourra guère triompher. » Au sujet de la nécessité du Droit de Mémoire, l’auteur rappelle à juste titre que « la bête immonde, ce monstre froid, qui comme dans la nouvelle de Kafka se couche, se déploie et se déploie encore et prend une telle place qu’elle étouffe et très vite étrangle, cette bête immonde est toujours prête à renaître » Pourtant, la civilisation ne signifie-t-elle pas le respect de l’individu, la liberté et la tolérance ? La Shoah, l’Arménie, les Khmers rouges, Staline, Mao, Franco, Pinochet, le Rwanda, le Darfour et tant d’autres exemples, cela exista quoi que disent les révisionnistes. Et, comme l’Histoire a tendance à repasser les plats, même les plus nauséabonds, la nécessité de se souvenir sans cesse, je cite encore : « les bourreaux trouvent toujours une bonne raison de bâillonner, d’emprisonner, de tuer », cette nécessité vitale doit donc être constante. Pour Jean-Michel Quillardet, avocat de profession, rappelons-le, « seul un État de droit, avec des règles, des lois et des cours de justice, permettra à l’homme de maîtriser ses passions, de canaliser ses tentations et d’organiser le vivre ensemble malgré nos contradictions. » Et puisqu’on évoque la Justice, il insiste également sur le concept de « Justice humaine », c’est-à-dire que « nous savons bien que le miroir nous renvoie l’image de notre pire ennemi : nous-même ! » Sans le moindre détour il expose que « l’homme a une terrible responsabilité à l’égard de l’humain et qu’il doit toujours, pour être un homme, éradiquer l’inhumain dans l’humain. Seules les règles de droit, d’un droit démocratiquement élaboré, d’un droit humaniste, peuvent éviter les transgressions. Le Justice doit rendre sa dignité d’homme à la victime, lui rendre son humanité, pour l
More Episodes
Je comprends mieux L’Étranger d’Albert Camus et son incomparable ambiance algéroise, après avoir lu Le premier homme du même auteur, quand il y décrit par le détail sa jeunesse. Une enfance dont il n’a jamais guéri, un secret de lumière, la pauvreté lumineuse qui l’aida à vivre et à tout...
Published 02/13/20
« La liberté d’expression, c’est fini ?! », cette phrase ponctuée d’un point d’interrogation et d’un point d’exclamation est lancée par des laïcs engagés qui se penchent avec acuité sur cette approche aussi urgente que délicate, tant les susceptibilités sont exacerbées. Sans parler des menaces...
Published 02/06/20