Alors que s’accélère son développement, l’IA suscite une crainte croissante à la fois par son ampleur et par sa puissance. Et ce n’est que le début. La principale crainte souvent énoncée est qu’elle ne sait pas expliquer comment elle arrive à un résultat donné, et qu’elle est donc dangereuse. Comment peut-on utiliser une intelligence non humaine si on ne sait pas comment elle marche? Et pourtant c’est ce que nous faisons depuis des milliers d’années… avec le chien.

La prise de conscience qu’on se trouve face à un phénomène inédit est extrêmement difficile car celui-ci ne “rentre pas” dans nos modèles mentaux. L’adaptation de ces derniers, nécessaire pour rendre compte de la nouvelle réalité et lui donner un sens, peut prendre longtemps, ce qui retarde notre réponse. Cette difficulté est très bien illustrée par la réaction de deux journalistes qui commentaient en direct les attentats du 11 septembre 2001.

Les raisons pour lesquelles les entreprises ratent les grandes ruptures sont toujours les mêmes, et elles sont à l’œuvre avec l’intelligence artificielle. En voici sept. Ne nous vous faites pas avoir.

En théorie, selon notre modèle mental dominant, l’État est l’acteur qui fixe le cadre. Il est un facteur de stabilité, un réducteur d’incertitude dans un monde incertain. Mais ça, c’est la théorie. En pratique, il en va tout autrement. Aujourd’hui, l’État est devenu un facteur d’incertitude important. Et c’est un véritable problème.

L’attaque surprise est la plus vieille tactique militaire de l’humanité. Elle repose principalement sur l’idée de tromperie, qui nécessite une fine compréhension de l’adversaire et de ses croyances. Ce sont ces croyances qui rendent la surprise possible. Un exemple tragique est celui des attaques terroristes toutes récentes du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier.

Nous vivons dans un monde complexe. Le terme est galvaudé mais il correspond à une réalité. Nous pouvons nous sentir dépassés par cette complexité et céder au renoncement. Pourtant, il est possible d’agir en complexité. Pour cela, il faut en comprendre la véritable nature.

L’incertitude est naturellement anxiogène. Dans le monde du travail, elle s’ajoute aux autres facteurs d’insécurité des collaborateurs que sont le manque de confiance ou d’estime, le style de management, ou encore le manque de sens. Elle nécessite de redéfinir la sécurité psychologique autour de la notion de confiance.

Faut-il des leaders impossibles pour accomplir de grandes choses? La création du Macintosh sous la houlette de Steve Jobs est très éclairante pour tenter d’y répondre. Le Macintosh existerait-il si Steve Jobs avait été un leader empathique ou un servant leader? On peut en douter.

Les progrès rapides de l’IA suscitent une grande inquiétude. Cette inquiétude concerne notamment les moins qualifiés. Et si, pourtant, cette peur était infondée? Et si, au contraire, l’IA était une chance unique pour les moins qualifiés de compenser leur manque d’étude?

Quel lien y a-t-il entre un condor et une bicyclette? Non, ce n'est pas une blague. La réponse à cette question est fournie par Steve Jobs, et elle nous en apprend beaucoup sur l'inventivité humaine, et pourquoi elle peut être une source d'optimisme.

Le conflit n'a pas que des inconvénients. Il peut être source de créativité lorsqu'il y a intégration des objectifs des deux parties. C'est ce que montre le travail pionnier de Mary Parker Follett.

Il y a 22 ans, le 11 septembre 2001, le monde regardait stupéfait deux avions se précipiter dans les tours du World Trade Center à New York dans l’une des plus spectaculaires attaques terroristes jamais vues. Derrière l’immense drame aux conséquences géopolitiques qui se font encore sentir aujourd’hui se cache un échec de l’appareil de renseignement américain, et au premier chef de la CIA. Malgré les informations dont elle disposait, elle n’a pas su anticiper l’attaque. Qu’est-ce qui explique...

Pourquoi certaines organisations survivent et prospèrent longtemps tandis que d’autres périclitent? Un facteur qui semble jouer de manière très forte est la capacité à maintenir un lien créatif avec la réalité changeante de son environnement. Un exemple historique est celui de la survie de l’Empire byzantin.

L’entreprise, c’est l’institution que nous adorons détester, surtout en France. Pourtant, dans une société déboussolée, en plein bouleversement, c’est la seule institution qui fonctionne encore bien.

Avec la prudence que doit conseiller l’Histoire, on peut néanmoins anticiper quatre impacts disruptifs de l’IA générative comme Chat GPT sur certaines professions particulièrement sensibles à l’automatisation, comme celle des avocats.

La RSE – Responsabilité sociale et environnementale des entreprises – est devenue un passage obligé de la stratégie d’une organisation. Pourtant, pour beaucoup, elle ne sert qu'à masquer des pratiques managériales douteuses. Pour éviter qu'elle ne devienne un commerce d'indulgence, les entreprises doivent communiquer sur qui elles sont sincèrement.

L’idée selon laquelle c’est le politique qui change la société est fortement ancrée, mais elle ne résiste pas à l’examen de l’Histoire. Les grandes révolutions naissent dans le quotidien, loin des projecteurs.

Symbole de “l’ultra-libéralisme” pour ceux qui ne l'ont pas lu, Friedrich Hayek est en fait un penseur plutôt modéré dont les idées ont largement été adoptées par la gauche américaine; La gauche français pourrait utilement le redécouvrir.

Il manque 12.000 soudeurs à l’industrie française, parmi beaucoup d'autres métiers en tension. C'est une catastrophe pour l'économie, qui est en partie le produit du modèle français d'éducation. 

L'Homme ne fait pas que résoudre des problèmes. Il explore aussi des effets possibles de ce qu'il a sous la main. Cette exploration est le produit d'une qualité unique, la curiosité.

L'idée proposée par l'économiste Mariana Mazzucato selon laquelle l'Etat, loin d'être inefficace et bureaucratique, pourrait au contraire être le fer de lance de l'innovation, est séduisante. Mais elle ne résiste pas à l'examen.

Selon France Stratégie, la transformation climatique ne sera pas le fait de l'innovation et du marché, mais de l'Etat. C'est une erreur, aux conséquences importantes.

L’innovation de rupture est subversive, au sens où elle renverse l’ordre établi et les valeurs reçues. Elle est en cela un facteur-clé de la démocratie. Cette nature subversive explique à la fois pourquoi elle est importante et pourquoi elle fait l’objet d’une âpre résistance.

La plupart des transformations échouent parce qu'elles consistent à appliquer des solutions techniques alors qu'il s'agit d'une question d'adaptation d'un système social.

La plupart des raisons d'être sont banales et sans intérêt. Pourtant, s'il est bien fait, l'exercice peut avoir une véritable utilité stratégique.