Richard Kenigsman raconte l’histoire de sa famille juive, originaire de Pologne, arrivée en Belgique au début des années 20. Ses parents, mariés juste avant la guerre, se cachent en France pour échapper aux persécutions et à la déportation. Lorsqu’ils reviennent à Bruxelles à la libération, leur appartement est occupé par quelqu’un d’autre et leurs meubles ont disparu. Quant à l’entreprise de maroquinerie familiale, elle a été liquidée ; le matériel et les peaux ont été volés par les...

La question des biens juifs en déshérence sombre dans l’oubli pendant plus de 40 ans. Mais sous la pression d’organisations juives internationales, notamment, le gouvernement de Jean-Luc Dehaene accepte en 1997 de mettre sur pied une Commission d’étude chargée de faire la lumière sur la spoliation des Juifs en Belgique. Pendant 4 ans, cette Commission met tout en œuvre pour déterminer l’ampleur de la spoliation, à savoir les biens qui ont été volés aux Juifs mais aussi ceux qui n’ont pas été...

Après la guerre, les Juifs qui ont survécu aux persécutions et aux déportations tentent de se reconstruire mais les difficultés qu’ils rencontrent sont nombreuses. Il reste peu de choses de leur vie d’avant : leurs familles et leurs amis ont disparu, leurs biens ont été volés, leurs commerces liquidés, leur logements vendus ou cédés à d’autres. Quant à la population belge, elle se montre plus que réservée, voire indifférente. Les épreuves douloureuses vécues par les Juifs n’intéressent pas...

Á partir de l’été 1942, les Juifs sont rassemblés à la Caserne Dossin, à Malines avant d’être déportés vers le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Ils laissent derrière eux tout ce qu’ils possèdent, à savoir leur logement avec ce qu’il contient : meubles, linge, vaisselle, vêtements, parfois une œuvre d’art, des livres rares ou encore des objets précieux. Tels de vulgaires pillards, les Allemands vont s’emparer de tous ces biens abandonnés par les Juifs déportés. Par milliers, les...

Les restrictions imposées aux Juifs sont de plus en plus sévères, brutales et liberticides. En témoignent les nouvelles ordonnances antijuives prises par les Allemands en Belgique le 31 mai 1941. Par ces mesures, l’occupant cherche non seulement à humilier et isoler les Juifs mais aussi à prendre le contrôle de leurs biens et à les déposséder de tout ce qui leur appartient. La stratégie des Nazis ne fait désormais plus aucun doute : les Juifs doivent disparaître de la surface de la terre et...

Dès la fin du mois de mai 1940, les Allemands occupent la Belgique. Quelques mois après leur arrivée, ils décrètent déjà les premières ordonnances anti-juives. C’est ainsi qu’un recensement des Juifs est lancé dans tout le pays, avec le concours des administrations communales. Par ailleurs, les Juifs sont exclus de la fonction publique et ne peuvent plus exercer leur métier s’ils sont juge, avocat ou encore journaliste. Toutes ces mesures contre les Juifs sont prises avec le consentement...

Les Nazis voulaient effacer les Juifs de la surface de la terre. Entre 1933 et 1945, ils ont mis progressivement leur plan à exécution. Une véritable mécanique du Mal qui a conduit 6 millions de Juifs à la mort. Les Nazis ont poussé leur logique d’anéantissement jusqu’à l’extrême : ils ont pris la vie des Juifs mais aussi tout ce qu’ils possédaient. Par décret, par la ruse et par la violence, ils ont spolié et dépouillé les Juifs, radicalement et systématiquement partout dans le Reich, et...

Le profond sentiment religieux de Baudouin n’est révélé au grand public que deux ans après sa mort. C’est le Cardinal Léon-Joseph Suenens qui dévoile, dans un ouvrage publié en 1995, à quel point la foi catholique a été omniprésente dans la vie privée et publique du roi. Guide spirituel de Baudouin pendant une trentaine d’année, Suenens n’hésite pas à publier dans son livre des extraits du journal intime du roi. Au fil des pages, le lecteur découvre un homme habité par une foi absolue, qui...

Le règne de Baudouin reste marqué, pour longtemps encore, par son refus de signer la loi pro-avortement. Guidé par une foi intense et tiraillé par ce que l’on a appelé « un cas de conscience », le Roi exclut fermement, au printemps 1990, d’associer son nom à cette loi pourtant largement adoptée par le Parlement. Inflexible et même obstiné, le Roi affirme à qui veut l’entendre qu’il ne changera pas d’avis. Par ce grave manquement à sa charge, Baudouin provoque une crise sans précédent qui...

Dès le début de son règne, Baudouin affirme un grand attachement à l’unité de la Belgique. Il craint la division et le séparatisme comme la peste. Voilà pourquoi le Roi n’est pas séduit d’emblée lorsque le jeune président du CVP, Wilfried Martens, lui parle de fédéralisme dans les années 70. Martens, qui devient ensuite Premier ministre, va s’employer pendant de nombreuses années à convaincre le Roi de la nécessité de réformer la Belgique en accordant une plus grande autonomie aux régions et...

La Belgique, les Etats-Unis et même les Nations-Unies : tous ont dans leur viseur Patrice Lumumba, Premier ministre du Congo. Par ses prises de positions fermes et intransigeantes, Lumumba dérange. Il se montre trop nationaliste, trop souverainiste à leur goût et pas assez accommodant avec les Occidentaux qui veulent encore avoir leur mot à dire au Congo. En cet été 1960, Lumumba fait également face à une forte opposition intérieure : la province minière du Haut-Katanga a déclaré son...

Le 30 juin 1960, la cérémonie d’indépendance du Congo tourne à l’humiliation pour la Belgique. Baudouin reçoit comme une gifle en pleine figure le discours corrosif et revanchard de Patrice Lumumba, fraîchement nommé Premier ministre du Congo indépendant. Quelques jours plus tard, le Congo s’embrase. La Force publique se rebelle contre les officiers belges qui la dirigent. Les violences qui s’étendent dans le pays provoquent un mouvement de panique chez les anciens colons qui rentrent en...

Le roi Baudouin tombe sous le charme du Congo belge lorsqu’il effectue son premier voyage officiel dans la colonie en 1955. Comme les autres rois avant lui, Baudouin porte un grand intérêt pour ce pays immense qu’il considère comme un héritage émanant de la Dynastie, légué à la Belgique par son grand-oncle Léopold II. À la fin des années 50, le mouvement de décolonisation atteint les pays d’Afrique. Le Congo n’échappe pas à cette tendance. Des partis nationalistes réclament l’indépendance et...

Après son mariage avec Fabiola de Mora y Aragon en décembre 1960, le roi Baudouin coupe les ponts de manière radicale avec son père, l’ancien roi Léopold III et sa belle-mère, la princesse Lilian dont il était pourtant très proche. Il y a désormais deux Cours : celle de Laeken et celle d’Argenteuil. Les deux camps, si l’on peut dire, ne se fréquentent plus du tout. Au cours des années qui suivent, Léopold III lance plusieurs tentatives de réconciliation mais il se heurte à l’attitude...

Le 17 septembre 1960, à la surprise générale, le roi Baudouin présente sa fiancée à la Belgique : elle s’appelle Fabiola de Mora y Aragon, elle a 32 ans et fait partie d’une famille d’aristocrates bien en vue dans l’Espagne franquiste. Le mariage de Baudouin et Fabiola est annoncé pour le 15 décembre de la même année. La dictature espagnole, dirigée par le généralissime Franco, voit l’événement d’un très bon œil. Ce mariage est l’occasion idéale de redorer l’image du régime fasciste en quête...

Baudouin exerce désormais les plus hautes charges de l’Etat. D’abord prince royal puis roi à sa majorité, il n’a pas été préparé au métier qui est désormais le sien. A cause de la déportation puis de l’exil qui l’ont maintenu hors du territoire pendant 6 ans, il connaît mal les réalités vécues par la population belge. Quant à ses contacts avec le monde politique, ils sont quasi inexistants. Peu sûr de lui, Baudouin vit sous influence lors des premières années de son règne. Son père, l’ancien...

Le 7 juin 1944, au lendemain du débarquement des forces alliées en Normandie, les Allemands décident de déporter le roi Léopold III, son épouse Lilian, le prince héritier Baudouin et les autres enfants vers l’Allemagne. La famille royale est détenue pendant plusieurs mois à la forteresse de Hirschstein, non loin de Dresde, puis à Strobl en Autriche. Libérés le 7 mai 1945 par les Américains, Léopold III et les siens ne peuvent pas revenir en Belgique. Au pays, le retour du roi suscite un vif...

Plusieurs événements dramatiques marquent l’enfance de Baudouin, futur roi des Belges. Le premier d’entre eux est la mort accidentelle de sa mère, la Reine Astrid, en 1935. Pour combler cette cruelle absence, le jeune prince, qui a alors 5 ans, se réfugie dans la foi catholique, développant une grande dévotion pour la Vierge Marie. La jeunesse de Baudouin se passe dans un univers feutré : il vit en vase clos à Laeken, entourés de gouverneurs, gouvernantes et autres professeurs particuliers....

En juin 1940, peu de temps après l’arrivée des Allemands en Belgique, Prosper Dezitter devient un agent de la GFP, la Geheime Feld Polizei, une police secrète aux méthodes brutales et expéditives. Dezitter va largement profiter de la maladresse et de la crédulité des apprentis-résistants pour infiltrer puis démanteler des réseaux clandestins ainsi que les premières filières d’évasion de soldats britanniques. C’est à Flobecq, petite localité du Hainaut au cœur du pays des collines, qu’il va...

Avant de devenir un traître sans scrupule au service du IIIème Reich, Prosper Dezitter était un délinquant bien connu de la Justice belge. Il n’a pas encore 20 ans, le 22 mai 1913, lorsqu’il est condamné par le tribunal correctionnel d’Ypres à 4 ans de prison pour vol et viol avec violence sur une jeune fille de 13 ans. Quelques jours avant le prononcé de la sentence, le jeune homme prend le large. Il embarque sur un transatlantique et se réfugie au Canada. Il y reste une quinzaine...

A la fin du mois d’août 1944, les Allemands commencent à plier bagage. Dezitter et ses complices savent que tout est fichu. S’ils restent en Belgique, ils risquent gros. La justice populaire fera son œuvre et il ne faudra pas une semaine avant qu’on leur fasse la peau. Toute la bande s’enfuit vers les Pays-Bas puis prend la direction de l’Allemagne. Dans la Belgique libérée, la Sûreté de l’Etat ne ménage pas ses efforts pour retrouver Dezitter et ses acolytes. Les agents de la Sûreté...

Lisette part vers l’Allemagne où elle va connaître l’enfer de Ravensbrück, un camp de concentration réservé aux femmes et aux enfants. Malgré les douleurs, les privations, les mauvais traitements, le travail forcé, Lisette survit à l’enfer de Ravensbrück. Rapatriée en Suède par la Croix rouge en avril 1945, la jeune femme revient en Belgique quelques semaines plus tard. A son retour, Lisette est poursuivie par la Justice qui lui demande des comptes à propos du démantèlement de son réseau de...

Lorsqu’il se met au service de l’Abwehr, le service de contre-espionnage allemand, entre 1941 et 1944, Dezitter se sert des femmes, sans états d’âme, lors de ses opérations de démantèlement des réseaux de résistance. Abusées, trahies, livrées à la police allemande, ces femmes connaissent la prison, la torture, la déportation et parfois la mort. Cet épisode est dédié à l’une de ces victimes, Elisabeth Bissot que tout le monde appelait Lisette. Engagée très tôt dans la résistance, Lisette...

Dezitter se fait appeler Capitaine Jackson, Billy Franck, William Call, Jack Kilanine…entre autres. Avec son accent anglais plus vrai que nature et son allure d’officier canadien, Dezitter n’a aucune difficulté à se faire passer pour un agent britannique de « l’Intelligence service ». L’homme au doigt coupé rassemble progressivement autour de lui une bande d’opportunistes : des individus dangereux prêts à se salir les mains pour améliorer l’ordinaire, quelle que soit la besogne à...