Episodes
Titre : À un passant Poète : Paul Verlaine (1844-1896) Recueil : Dédicaces (1890). Paul Verlaine.Mon cher enfant que j'ai vu dans ma vie errante, Mon cher enfant, que, mon Dieu, tu me recueillis, Moi-même pauvre ainsi que toi, purs comme lys, Mon cher enfant que j'ai vu dans ma vie errante ! Et beau comme notre âme pure et transparente, Mon cher enfant, grande vertu de moi, la rente, De mon effort de charité, nous, fleurs de lys ! On te dit mort... Mort ou vivant, sois ma mémoire ! Et...
Published 11/14/20
Paul VERLAINE 1844 - 1896 Soleils couchants "Une aube affaiblie Verse par les champs La mélancolie Des soleils couchants. La mélancolie Berce de doux chants Mon coeur qui s'oublie Aux soleils couchants. Et d'étranges rêves, Comme des soleils Couchants, sur les grèves, Fantômes vermeils, Défilent sans trêves, Défilent, pareils A de grands soleils Couchants sur les grèves." Voix : Fadma EZ-ZALYMY Musique: Hicham CHAHIDI
Published 10/28/20
"Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon coeur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et...
Published 10/10/20
Musique : Wonderland Voix : Fadma EZ-ZALYMY "Que j'aime voir, chère indolente,             De ton corps si beau, Comme une étoffe vacillante,             Miroiter la peau ! Sur ta chevelure profonde             Aux âcres parfums, Mer odorante et vagabonde             Aux flots bleus et bruns, Comme un navire qui s'éveille             Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille             Pour un ciel lointain. Tes yeux où rien ne se révèle             De doux ni d'amer, Sont deux...
Published 09/18/20
Voix: Fadma EZ-ZALYMY Musique : NOWE  "Je lisais. Que lisais-je ? Oh ! le vieux livre austère, Le poëme éternel ! — La Bible ? — Non, la terre. Platon, tous les matins, quand revit le ciel bleu, Lisait les vers d’Homère, et moi les fleurs de Dieu. J’épelle les buissons, les brins d’herbe, les sources ; Et je n’ai pas besoin d’emporter dans mes courses Mon livre sous mon bras, car je l’ai sous mes pieds. Je m’en vais devant moi dans les lieux non frayés, Et j’étudie à fond le texte, et je me...
Published 08/31/20
Voix : Fadma EZ-ZALYMY Musique : Scott BUCKLEY "Un jour je serai ce que je veux. Un jour je serai une idée qu’aucun glaive ne porte A la terre désolée, aucun livre … Une idée pareille à la pluie sur une montagne Fendue par la pousse d’un brin d’herbe. Et la force n’aura pas gagné, Ni la justice fugitive. Un jour je serai ce que je veux. Un jour je serai oiseau et, de mon néant, Je puiserai mon existence. Chaque fois que mes ailes se consument, Je me rapproche de la vérité et je...
Published 08/27/20
Elle est seule, le soir et moi, comme elle, je suis seul... Entre moi et ses chandelles dans le restaurant hivernal, deux tables vides. [Rien ne trouble notre silence] Elle ne me voit pas quand je la vois cueillir une rose à sa poitrine. Je ne la vois pas quand elle me voit siroter un baiser de mon vin... Elle n’émiette pas son morceau de pain, et moi, je ne renverse pas l’eau sur la nappe en papier. [Rien ne ternit notre sérénité] Elle est seule et je suis seul devant sa beauté. Je me dis...
Published 08/24/20
Voix: Fadma EZ-ZALYMY Musique : Stellardrone "La sottise, l'erreur, le péché, la lésine, Occupent nos esprits et travaillent nos corps, Et nous alimentons nos aimables remords, Comme les mendiants nourrissent leur vermine. Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ; Nous nous faisons payer grassement nos aveux, Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux, Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches. Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste Qui berce longuement...
Published 08/01/20
Voix: Fadma EZ-ZALYMY Musique: KAI ENGEL "Sauve-toi de lui s’il aboie; Ami, prends garde au chien qui mord Ami prends garde à l’eau qui noie Sois prudent, reste sur le bord. Prends garde au vin d’où sort l’ivresse On souffre trop le lendemain. Prends surtout garde à la caresse Des filles qu’on trouve en chemin. Pourtant ici tout ce que j’aime Et que je fais avec ardeur Le croirais-tu? C’est cela même Dont je veux garder ta candeur."
Published 07/25/20
"Je veux, pour composer chastement mes églogues, Coucher auprès du ciel, comme les astrologues, Et, voisin des clochers, écouter en rêvant Leurs hymnes solennels emportés par le vent. Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde, Je verrai l'atelier qui chante et qui bavarde ; Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité, Et les grands ciels qui font rêver d'éternité. Il est doux, à travers les brumes, de voir naître L'étoile dans l'azur, la lampe à la fenêtre, Les fleuves de charbon...
Published 07/19/20
Voix : Fadma EZ-ZALYMY Musique : Natura Selentia et Hicham CHAHIDI. "Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre ; Les plus rares...
Published 07/08/20
Voix : Fadma EZ-ZALYMY musique : Hicham CHAHIDI " Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcheai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, Sans entender aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarde ni l'or du soir qui tombe, Ni les...
Published 06/25/20
Cette fois-ci on reveient avec un nouvel épisode un peu plus gai et qui j'espère vous plaira. Voix: Fadma EZ-ZALYMY Musique : Kerusu "Bien souvent, dans la contemplation et la rêverie, nous jouissons de l’univers sans lui demander ses comptes ; nous aspirons la vie enivrante de la terre avec une irréflexion absolue, et la nuit étoilée et grandiose n’est plus bientôt, pour notre âme qui s’élève, une nuit dans la chaîne des nuits. Elle ne porte aucune date ; elle n’éveille aucun souvenir ;...
Published 06/22/20
Voix: Fadma EZ-ZALYMY musique: Hicham CHAHIDI "Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis, Et que de l'horizon embrassant tout le cercle Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ; Quand la terre est changée en un cachot humide, Où l'Espérance, comme une chauve-souris, S'en va battant les murs de son aile timide Et se cognant la tête à des plafonds pourris ; Quand la pluie étalant ses immenses traînées D'une vaste prison...
Published 06/21/20
Comme chaque jour, nous revoila avec un nouvelle épisode. Baudelaire est encore à l'honneur avec un extrait de Spleen en fond de musique de Hicham CHAHIDI. "J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. Un gros meuble à tiroirs encombrés de bilans, De vers, de billets doux, de procès, de romances, Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances, Cache moins de secrets que mon triste cerveau. C'est une pyramide, un immense caveau, Qui contient plus de morts que la fosse commune. - Je...
Published 06/20/20
Published 06/20/20
Un extrait du sublime poème de Baudelaire adressé a Victor Hugo: Les petites vielles. "Dans les plis sinueux des vieilles capitales, Où tout, même l'horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obéissant à mes humeurs fatales Des êtres singuliers, décrépits et charmants. Ces monstres disloqués furent jadis des femmes, Éponine ou Laïs ! Monstres brisés, bossus Ou tordus, aimons-les ! ce sont encor des âmes. Sous des jupons troués et sous de froids tissus Ils rampent, flagellés par les...
Published 06/19/20
Maginifique poème de Baudelaire interprété par Fadma EZ-ZALYMY sur une musique de Hicham CHAHIDI. "Vous êtes un beau ciel d'automne, clair et rose ! Mais la tristesse en moi monte comme la mer, Et laisse, en refluant, sur ma lèvre morose Le souvenir cuisant de son limon amer. - Ta main se glisse en vain sur mon sein qui se pâme ; Ce qu'elle cherche, amie, est un lieu saccagé Par la griffe et la dent féroce de la femme. Ne cherchez plus mon cœur ; les bêtes l'ont mangé. Mon cœur est un...
Published 06/18/20